Le régime sans lectines arrive des Etats-Unis et a fait le tour du monde. C’est Steven Gundry, un cardiologue américain réputé, qui a tiré la sonnette d’alarme lors de la parution de son livre en 2017 Le paradoxe des plantes, traduit en une vingtaine de langues et soutenu par une solide littérature scientifique. Selon cet auteur la consommation de lectines provoquerait une réponse inflammatoire du corps et conduirait à la prise de poids et à d’autres problèmes de santé comme le syndrome de l’intestin irritable. Du coup, nous devons réviser le fameux diktat « Manger cinq fruits et légumes par jour ». Tout dépend de ce que nous mettons dans notre assiette.
D’où viennent les lectines ?
Les lectines (dont le gluten) font partie de la grande famille des protéines. On les trouve dans les végétaux. Si les plantes produisent des lectines, c’est pour se protéger. Elle veulent éviter d’être mangées par les prédateurs qui sont dans la nature, mais aussi par nous les humains ! Mauvaise nouvelle : les lectines générées sont toxiques. La pire des lectines est le ricin dont l’huile est bien connue en application cosmétique sur les cheveux et les ongles. Le ricin aurait été, dit-on, utilisé par des services secrets pour assassiner les dissidents de régimes étrangers.
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Tout irait bien si l’on mangeait légumes et fruits cueillis dans notre jardin ! Mais voilà, nous sommes tributaires, sauf quelques chanceux, d’une chaîne d’approvisionnement. Ce ne sont pas les aliments qui sont ici en cause mais la manière dont ils sont produits. Pour des raisons de coût, la grande majorité des légumes et des fruits sont récoltés avant maturité et stockés dans des entrepôts, gazés à l’éthylène afin de faciliter leur croissance. Les plantes ne sont pas des petits êtres sans défense… Elles disposent de super pouvoirs pour résister à leurs prédateurs. À l’inverse des animaux, elles ne peuvent s’enfuir. Alors, quand elles sont en danger, elles produisent des toxines que nous consommons en grande quantité.
« Une fois que nous avons absorbé les lectines dans notre alimentation, elles se fixent sur les glucides pour traverser notre système digestif sans passer par le sang, favorisant le stockage de sucre dans les tissus adipeux. L’inflammation générée augmente notre masse grasse et plus particulièrement la graisse abdominale », met en évidence Catherine Malpas, naturopathe, coach en stratégie nutritionnelle, qui a mis au point le régime « PAL Minceur » (Protocole Anti-Lectines).
En quoi consiste le régime sans lectines ?
Détoxifier l'organisme est une étape essentielle pour préserver notre santé et conserver un juste poids. Quand nous supprimons les agents inflammatoires de notre alimentation (en l'occurrence, les lectines), notre corps n'est plus obligé de consacrer toute son énergie pour « éteindre le feu de l'inflammation ». Il peut passer en mode «réparation» et libérer le gras excédentaire. Comme nous sommes tous uniques, il est compliqué de définir une norme alimentaire parfaite pour chaque individu. À tel point que «bien manger» peut devenir un véritable casse-tête... D'autant qu'il est pratiquement impossible d'éviter totalement les lectines, tant elles sont présentes dans notre alimentation.
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« Le protocole « PAL Minceur » est une méthode d’avant-garde pour ceux qui ont tout essayé pour perdre du poids sans résultat et pour ceux qui ont des troubles gastro-intestinaux . Cette méthode est adaptée à chaque patient en fonction de l’anamnèse, c’est-à-dire en fonction du questionnaire détaillé que je fais au préalable. En général, le régime se déroule sur une période de trois mois », explique Catherine Malpas qui a concocté un livre de recettes anti-lectines avec douze semaines de menus faciles à réaliser chez soi. Elle propose, en parallèle, un suivi en ligne ou en face à face à son cabinet.
Voici le plan de bataille à suivre.
Supprimer (au mieux) ou limiter (au pire) les aliments riches en lectines
La liste est assez longue ! Les légumineuses, soit les légumes secs (lentilles, pois chiches, soja, haricots rouges et blancs…), les céréales (blé, maïs, riz, et surtout en version complète), le pain et les pâtes. A cela, il faut ajouter les légumes de la famille des solanacées (tomates, aubergines, courgettes, courges, pommes de terre), les fruits hors saison, mais aussi les viandes (les animaux nourris aux maïs) le lait de vache contenant de la caséine A1 (le lait de brebis et de chèvre sont autorisés). Et oui, les lectines se cachent partout…et, surtout, dans les aliments que l’on croyait sains.
Privilégier les aliments pauvres en lectines
Il convient de remplir son assiette avec des aliments comme les légumes verts à feuilles (épinard, fenouil, laitue, endive…), les crucifères (tous les choux et brocolis), les champignons, les asperges, le céleri, les oignons, les tubercules (patate douce, manioc), l’avocat, l’huile d’avocat, l’huile d’olive, les poissons bios non nourris aux céréales et les crustacés. Les fruits frais (abricot, banane, ananas, pamplemousse, citron…) et les fruits secs (ouf !) sont à consommer sans risque.
Eviter les plats préparés, pré-emballés, eux aussi riches en lectines
Ce qui veut dire qu’au lieu de sortir une pizza de notre congélateur, nous allons passer un peu plus de temps dans notre cuisine à éplucher des légumes frais. La ligne et une bonne santé, cela se mérite !
« Il n’est pas toujours facile d’imaginer des plats appétissants avec des aliments sans lectines. C’est pourquoi j’ai réalisé un livre de recettes que j’ai toutes testées », souligne Catherine Malpas dont la ligne parfaite semble attester que cela marche !
Faut-il éviter les lectines à tout prix ?
Le régime PAL Minceur est un régime restrictif préconisé sur une durée de trois mois maximum. Notre naturopathe propose quelques astuces. On peut neutraliser les lectines en soignant le trempage et la cuisson de ce que nous consommons. Une solution intéressante pour les vegans et les végétariens ! Ainsi, ils ne se privent pas de leur alimentation habituelle. Mais cela nous concerne tous.
Alors comment s’y prendre ? «Il faut laisser tremper les légumineuses, les céréales et les légumes dans l’eau pendant 12 à 24 heures. L’ajout de bicarbonate de soude à l’eau neutralise davantage les lectines, note Catherine Malpas. La cuisson se fait en portant l’eau à ébullition à plus de 100°C pendant au moins 30 minutes. Sur le grill ou au four, les lectines cuisinées sont résistantes, c’est donc totalement déconseillé ! »
Faut-il vraiment éliminer les lectines dans notre assiette ? Les bienfaits nutritionnels des céréales, des légumes secs, des tomates, des aubergines et autres légumes sont reconnus. Consommer en petites quantités, les lectines boosteraient notre système immunitaire, nous apportant des antioxydants et des fibres favorisant le transit intestinal. Elles ne seraient pas dangereuses, surtout si elles ont fait trempette et ont bénéficié d’une cuisson parfaite.
« Les lectines participeraient à la prévention du cancer, du diabète de type 2 et de certaines maladies virales, mais il manque des recherches scientifiques complémentaires sur ces sujets », note Sylvie Hampikian, pharmaco-toxicologue.
Dans l’alimentation, ce qui compte c’est le juste équilibre ! Une fois le régime « PAL minceur » terminé, pourquoi ne pas s’autoriser à déguster un plat de lentilles et de pommes de terre rehaussé de quelques gousses d’échalotes ? Sans complexe. C’est bon pour la santé et le moral.
Catherine Malpas est autrice de Adoptez la cure PAL Minceur. Suivre le protocole PAL Minceur sur www.fitback.fr
Notre experte
Ex-Grand Reporter au groupe L’Express, Corine Moriou a interviewé 5 000 personnes, visité 70 pays, usé 100 paires de chaussures, partagé 10 000 sourires et rires. Aujourd’hui, elle s’intéresse plus particulièrement au domaine du bien-être et du développement personnel. Elle anime un stage « Yoga et Sylvothérapie » du 24 au 29 juillet 2022 au Domaine du Taillé, en Ardèche. Son site : www.corinemoriou.com