Le kiwi est un petit fruit bien connu : sa peau brune duveteuse, sa chair verte et son cœur blanc entouré d’un halo de graines noires nous sont familiers en hiver. Ce que l’on sait moins, c’est sur quel genre de plante il pousse ! Actinidia chinensis est un arbuste grimpant, originaire de Chine, de la famille des Actinidiacées. L’actinidia est ce que l’on appelle une « liane » : ses longues tiges peuvent être palissées ; dans la nature, elles s’appuient sur un support (un autre arbre par exemple).
L’actinidia est dioïque, c’est-à-dire qu’il existe des pieds mâles et des pieds femelles. L’un et l’autre fleurissent, mais les fleurs sont légèrement différentes selon le sexe. Pour avoir des fruits, qui se récoltent en fin d’automne, il faut donc avoir un actinidia mâle et un actinidia femelle, les fleurs mâles fécondant les fleurs femelles via les abeilles (ou autres insectes pollinisateurs) qui transportent le pollen.
Comment semer les pépins de kiwi ?
Le plus fastidieux sera sans aucun doute de récupérer les minuscules petites graines et de les débarrasser des restes de pulpe. Munissez-vous d’une pince à épiler et rincez-les délicatement à l’eau (attention, elles ont vite fait de s’échapper au fond de l’évier !). Frottez les pépins entre deux couches de papier absorbant afin de bien les nettoyer. Récupérez-en le plus possible et, idéalement, provenant de plusieurs kiwis différents pour multiplier les chances de réussite.
Semez vos pépins dans un terreau fin et humide, en les recouvrant à peine. Ensuite, la clé de la réussite sera de maintenir une humidité suffisante. Une solution qui fonctionne généralement assez bien est de récupérer une bouteille en plastique, de la couper en deux à un tiers de sa hauteur à partir du bouchon. Retirez le bouchon et remplacez-le par une boule de papier introduite dans le goulot. Retournez la partie supérieure et replacez-la, à l’envers, sur l’autre, goulot vers le bas. Cela permet d’avoir une miniserre à partir d’un emballage de récupération, avec une petite circulation d’air et une ambiance humide à l’intérieur.
Placez le tout au chaud (20 °C) et à la lumière. Surveillez l’humidité du terreau : celle-ci doit être constante. Vaporisez très régulièrement (à défaut, arrosez avec un très mince filet d’eau pour ne pas déranger les graines). Dans tous les cas, attention : le terreau doit être humide, mais non détrempé, d’autant qu’il n’y a pas de trou de drainage au fond de la bouteille.
>> A lire aussi : 7 bienfaits et vertus du kiwi
Que faire des petites plantules d’actinidia ?
Lorsque les graines auront germé, il faudra éclaircir le semis. Si vous avez eu un bon taux de germination et si les plantules sont nombreuses, il faut les repiquer sans trop tarder dans des pots individuels (dès qu’elles ont deux vraies feuilles), en veillant à ne pas casser la petite racine.
Les actinidias aiment les sols plutôt humides et pas trop calcaires. Bien que rustiques, ils sont sensibles aux gelées printanières qui endommagent les bourgeons et ont besoin de températures clémentes sur une longue durée : pas de gelées tardives, un printemps et un été chauds mais pas trop secs, et un automne doux afin que les fruits puissent finir de mûrir. Les régions du sud-ouest et du sud de la France sont donc les plus adaptées, moyennant des arrosages (avec une eau peu ou pas calcaire) en période de sécheresse.
Aura-t-on des kiwis ?
La plupart des variétés d’actinidias sont autofertiles, c’est-à-dire que vous n’avez pas besoin d’avoir plusieurs variétés différentes pour obtenir des fruits. Cependant, comme il y a des pieds mâles et des pieds femelles, et que la proximité d’un pied mâle est indispensable pour polliniser les fleurs du pied femelle, il faut avoir les deux sexes au jardin. Il est impossible de connaître celui d’une plantule : il faudra pour cela attendre que l’actinidia fleurisse, car c’est l’aspect des fleurs qui permet de distinguer les deux sexes. Pour avoir une probabilité correcte d’avoir des fruits, il faut donc cultiver huit à dix jeunes plants…, ce qui occupe pas mal d’espace, d’autant que la première floraison n’a lieu qu’après cinq à six ans, en moyenne.
Le livre :
Cet article est extrait du livre Pépins et germes : faites- les pousser !, de Clémentine Desfemmes aux éditions Leduc.