Akkermansia municiphila est présente dans le microbiote intestinal de l’homme et de l’animal. Le fait qu’elle soit moins concentrée chez des animaux obèses ou en surpoids avec un diabète de type II avait attiré l’attention des chercheurs. Ils ont ensuite observé qu’il en était de même chez l’homme. Cette bactérie semblait donc clairement avoir un lien avec la santé.
Des études chez la souris ont montré qu’Akkermansia améliorait le fonctionnement de la barrière intestinale, diminuait le développement de l’obésité, du diabète de type II et qu’elle inhibait la progression de l’athérosclérose.
Akkermansia a été administrée, pour la première fois, à des volontaires, tous en surpoids ou obèses et insulino-résistants dans une petite étude pilote. Les résultats ont confirmé ceux obtenus chez la souris et montrent que la bactérie limite significativement l’augmentation de plusieurs facteurs de risque cardiovasculaires et l’évolution du prédiabète chez l’homme. Il reste maintenant à confirmer ces résultats avec un essai clinique portant sur une plus vaste population.
Akkermansia, gardienne de la barrière intestinale
Une spin-off de l’UCLouvain, A-Mansia Biotech travaille actuellement sur les processus qui devraient permettre d’obtenir l’autorisation, dans le cadre de la procédure de « Novel Foods », d’utiliser Akkermansia dans des compléments alimentaires.
Mais attention, le professeur Patrice Cani, le précise bien, si les résultats de cette première étude pilote sont significatifs, il ne faut en aucun cas considérer Akkermansia comme un traitement miracle. En association avec une prise en charge nutritionnelle et thérapeutique, elle pourrait limiter le développement de facteurs de risque liés aux maladies métaboliques et cardiovasculaires.
Retrouvez l’entretien accordé au magazine Nature Sciences Santé n°18, sorti le 11 juillet 2019, dans lequel le Pr Patrice Cani nous fait découvrir le chemin qui l’a conduit à cette découverte.