Cet article a été publié dans le magazine FemininBio #26 décembre 2019-janvier 2020
Même en restant raisonnable, les repas de fin d’année multiplient les occasions de mettre à mal le système digestif avec pour résultats, lourdeurs, ballonnements, état nauséeux. La consommation d’alcool, même modérée, a aussi des effets néfastes. Alors faisons en sorte, à l’aide de compléments alimentaires et d’extraits de plantes, que ces fêtes restent un plaisir sans nuage.
Faciliter la digestion
Sécrétée par le foie, stockée et concentrée dans la vésicule biliaire puis déversée dans l’intestin grêle, la bile joue de multiples rôles dans la digestion. Toute interférence avec son écoulement naturel est à l’origine de problèmes digestifs. Favoriser sa sécrétion permet d’accélérer la digestion des graisses et des protéines, et de prévenir la stagnation des aliments dans le système digestif. Cela peut aider à soulager la sensation de ballonnements et de gonflement, également à réduire les reflux acides, après un repas trop copieux ou trop gras.
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La racine de radis noir est utilisée depuis l’Antiquité pour stimuler le fonctionnement biliaire et soulager les problèmes digestifs. Riche en fibres, elle contient également des anthocyanines et des composés organiques soufrés qui favorisent le drainage du foie et de la vésicule biliaire. La prise d’extrait de radis noir accélère la digestion, diminue la pesanteur postprandiale et les ballonnements.
L’extrait de feuilles d’artichaut est traditionnellement utilisé pour activer l’écoulement de la bile. Il contient notamment des flavonoïdes, des acides caféoylquiniques et de l’acide chlorogénique. Il est utilisé pour traiter les troubles digestifs caractérisés par une mauvaise absorption des graisses. Il agit, entre autres, sur l’intolérance aux graisses, les nausées, la perte d’appétit, les douleurs abdominales et la constipation.
L’huile essentielle de menthe poivrée soulage les troubles digestifs mineurs et les spasmes gastro-intestinaux. Son action antiseptique limite les fermentations intestinales et les ballonnements.
Le charbon végétal a la particularité d’absorber différentes substances telles que toxines, bactéries et gaz. Il calme un système digestif stressé et favorise la production des enzymes digestives. Il réduit efficacement aérophagie, éructation et gaz intestinaux.
Lorsque l’on boit un verre d'alcool
L’alcool ingéré, pour être éliminé de l’organisme, comme c’est le cas pour d’autres toxines, doit être transformé. Sa métabolisation se fait en deux étapes majeures faisant intervenir des mécanismes enzymatiques. Il est d’abord oxydé en un composant intermédiaire, l’acétaldéhyde, une substance hautement toxique. Celui-ci est ensuite converti en acétate puis finalement transformé en dioxyde de carbone et en eau. Lorsque cette voie de métabolisation est débordée, une autre prend le relais. Elle conduit, elle aussi, à la formation d’acétaldéhyde et, en plus, à la production d’un radical libre extrêmement agressif qui doit être rapidement neutralisé.
La présence d’une quantité suffisante de zinc et de vitamine B3 est nécessaire à la conversion efficace de l’alcool en acétaldéhyde. Ensuite, la vitamine B1, la cystéine, l’acide alpha-lipoïque prennent part à la neutralisation de ses effets toxiques.
L’acide alpha-lipoïque participe de surcroît au recyclage des vitamines C et E et augmente les concentrations de glutathion, l’antioxydant majeur du foie. Pour exercer efficacement son action, il doit être absorbé plusieurs heures avant et ensuite après la consommation d’alcool. Les vitamines C et E, le glutathion et ses cofacteurs que sont le sélénium et la N-acétylcystéine, interviennent pour inhiber les effets néfastes du radical libre produit par la voie alternative.
Dans le même temps, la consommation d’alcool diminue la concentration de ces molécules. Assurer par l’alimentation et la prise de compléments alimentaires des apports suffisants en ces nutriments qui interviennent aux différentes étapes de sa métabolisation peut aider à diminuer la toxicité de l’alcool.
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En particulier, il est important de renforcer les concentrations du glutathion, l’antioxydant majeur de l’organisme. Cela peut se faire par la prise de compléments alimentaires contenant du glutathion sous forme sublinguale, d’extrait de chardon-marie, de protéines de petit-lait ou de SAM-e (S-dénosylméthionine). Cette dernière joue un rôle particulièrement important dans la biochimie du foie. Près de la moitié de la méthionine présente dans l’organisme est utilisée dans le foie pour produire la SAM-e et une bonne partie de celle-ci est transformée en glutathion. Mais l’alcool abaisse la concentration de l’enzyme nécessaire à la transformation de la méthionine en SAM-e, rendant utile une supplémentation en cette dernière.
Toutefois, n’oublions pas, malgré les effets protecteurs de certains aliments, nutriments et extraits de plantes contre les effets néfastes de la consommation d’alcool, que la modération doit rester de mise.
Notre experte
Brigitte Karleskind est journaliste scientifique spécialiste des compléments alimentaires. Elle est la rédactrice en chef de Nature Sciences Santé et a écrit Le Guide complet de la spiruline paru aux éditions Thierry Souccar.