Cet article a été publié dans le magazine #37 novembre-décembre 2021
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Ma maman m’a toujours dit que je n’avais pas poussé mon premier cri à la naissance. Un peu comme si j’avais fait ma première sortie sur cette terre en silence, ou en apnée. Depuis, je ne cesse d’explorer toutes les facettes de ma voix et de celles des personnes que j’accompagne en séance individuelle ou en stage. Des personnes à la recherche, elles aussi, de ce premier souffle de vie, de ce cri qui parle de nous et de notre place sur la terre.
Le silence total n’existe pas, car même celui-ci a un son. Celui de la vie, du bruit du vent dans les arbres, du son des vagues dans l’océan, des cris des enfants jouant sur une plage, de cette mélodie du vivant qui nous berce au quotidien.
D’ou vient cette peur du silence ? Certainement de celle de se connaître un peu plus profondément. Alors on la masque par de la musique forte et bruyante dans les magasins pour nous faire consommer plus, on a un casque sur les oreilles pour se couper du monde, du son de la terre, et du partage entre nous.
" Le son révèle l’âme. "
Car c’est bien de cela dont il est question. Le son, la voix nous permet de communiquer, d’entrer en relation avec soi et avec l’autre.
Au cours de mon parcours atypique, j’ai eu la chance de chanter partout dans la rue, dans les bars et hôtels de luxe avec mon compagnon. J’ai aussi appris à me taire pour laisser parler l’autre, à parler pour me faire entendre. Le son a toujours guidé mes pas. Il est vibration, fréquence, résonance. Et nous sommes " énergie ", constitués à 80 % d’eau dans le corps. L’eau a une mémoire, le son permet donc d’engrammer dans nos cellules des informations. Lorsque l’on chante ou que l’on écoute une musique apaisante, on ressent tout de suite les effets positifs sur notre corps, notre cœur et notre esprit.
Par la musicothérapie, j’ai voulu aller plus loin. Je sentais que le son et la voix avaient des vertus de guérison. En accompagnant pendant dix ans les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer avec la musique, j’ai senti qu’elles pouvaient s’apaiser, et le temps d’un instant se souvenir. J’ai vécu la même expérience avec les enfants pendant l’éveil musical, et à l’hôpital Necker pour calmer la douleur des malades. Désormais, c’est pendant nos stages " Libérez votre voix " que nous activons cette magie du son en chacun.
Trouvez votre son, votre voix, celle qui ouvre la voie du cœur, qui offre l’audace de dire, d’oser être, de chanter, de parler fort. Le son est bien là pour révéler l’âme, l’être, et non pour l’étouffer, comme une carte d’identité sonore.
J’ai la conviction que la musique soigne, qu’elle libère les émotions, qu’elle touche le cœur des gens et apaise le mental, dans ce monde où tout va vite, dans le bruit et l’agitation. J’aime cette phrase attribuée à Platon : " La musique donne une âme à nos cœurs et des ailes à la pensée. "
Pour approfondir votre lecture, découvrez notre série Le pouvoir du son sur femininbio.com.
Notre autrice
Retrouvez Céline Peltier, sonothérapeute, sur son site keamusic.com et sa page Facebook @celsonotherapie.
