Que diriez-vous d’une heure par jour consacrée à une « pause-sexe », rémunérée par votre employeur ? Si cette idée vous semble farfelue, ce n’est pas le cas de Per-Erik Muskos, conseiller municipal de la ville d’Övertornea, située au nord de la Suède. Le principe ? Donner l’occasion aux 550 employés de sa ville (qui compte 4500 habitants) de rentrer chez eux pour faire l’amour avec leur conjoint, sur les heures travaillées et donc en étant rémunérés.
Une pause-sexe bonne pour la santé
Il faut croire que les Suédois en ont bien besoin : ils « n’auraient plus que 3,8 rapports sexuels par mois en moyenne en 2013, contre cinq en 1996 » selon Le Monde. Dur constat pour ce pays qui était vu comme l’un des plus libérés dans les années 70. Un manque d’appétit sexuel dû au stress et à la fatigue, suscité en partie par la vie professionnelle de chacun. Les couples n’ont plus le temps de se retrouver et de prendre du temps pour eux, ce que déplore le conseiller municipal, soucieux du bonheur de ses habitants.
Et il n’a pas tort : les effets bénéfiques d’une vie intime et d’une sexualité épanouies sont sans équivoque sur la santé. Aussi efficace qu’une séance de sport, le sexe est une activité physique qui permet de prendre soin de son cœur. Selon une étude, les hommes qui font l’amour au moins deux fois par semaine diminuent de moitié le risque d’attaque cardiaque par rapport à ceux qui font l’amour moins d’une fois par mois. Les rapports sexuels font aussi jouer nos hormones, notamment la dopamine et l’endorphine, les hormones du plaisir et du bien-être. Enfin, le sexe peut s’avérer être une merveilleuse cure de jouvence : selon un neuropsychologue écossais, les couples qui font l’amour au moins trois fois par semaine paraissent dix ans plus jeunes que ceux qui ne le font que deux fois par semaine.
Pour une société qui veut prendre soin de ses habitants (ceux-ci ont déjà droit à une « pause fika » tous les matins, pour boire un café et discuter en mangeant des pâtisseries), la proposition du conseiller municipal devrait faire mouche, et peut-être s’étendre à tout le pays.
Si une « pause-sexe » quotidienne contribuerait sans aucun doute au bien-être et à l’épanouissement de la population active, cela relancerait également, selon l’élu, la natalité en baisse dans cette commune. Bien sur, cette mesure fait hésiter les membres du conseil municipal, qui craignent un abus de la part des employés. En effet, comment contrôler que ceux-ci rentrent bien chez eux pour faire des bébés ? De plus, cette injonction de faire l’amour à un moment précis pourrait développer le stress de certains. Profiter de cette heure de pause pour faire du sport (et pas des galipettes) développerait plus naturellement le bien-être et donc la libido…
Sa proposition, qui sera soumise au vote du conseil avant le printemps, pourrait devenir l’une des mesures les plus avant-gardistes d’Europe en matière de bien-être.
Une question capitale reste cependant en suspens : les célibataires auront-ils droit à une compensation ?