Ah le plaisir féminin... Vaste sujet qui passionne autant qu'il intrigue. La légende raconte effectivement, que le plaisir féminin serait plus complexe que celui de l'homme. Alors beaucoup se penchent sur le sujet pour tenter de résoudre ce mystère, comme s'il s'agissait de l'énigme du Sphinx.
La complexité du plaisir féminin, un concept moderne
La conception de plaisir féminin n'a pas toujours été celle-ci. Pendant des millénaires, nous étions persuadés que le plaisir féminin était indispensable à la fécondation. On l'entretenait en préconisant des massages de la vulve, la masturbation était ainsi encouragée chez les adolescentes au Moyen-Age. Loin d'être oubliée, notre vulve, dont notre clitoris, étaient bichonnés ! Eh patatras, on découvre un jour que l'ovulation se produit tous les mois, quoiqu'il advienne. L'orgasme féminin devient alors inutile !
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Peu de temps après, un deuxième drame se produit : Freud. Des médecins avant lui avaient dénoncé le caractère lubrique des femmes, qui ont du désir même enceintes, alors que les autres femelles mammifères n'en n'ont qu'en période de chaleur. Mais Freud décrète que la sexualité féminine est exclusivement psychique et que le clitoris ne sert à rien. En un siècle on passe de "les femmes ont tout le temps envie !" à "au moins 80% des femmes sont frigides."
Bilan de l'opération, il a quelque mois, le Gang du clito lançait sa campagne d'information en placardant des affiches de clitoris et la plupart des passants n'avaient pas la moindre idée de ce que c'était. Pas facile dans ces conditions d'être une femme en harmonie avec son plaisir sexuel. Qu'en est-il avec l'endométriose, dont l'un des symptômes les plus courants consiste en des douleurs lors des rapports ?
L'impact de l'endométriose sur la vie sexuelle
Les douleurs pendant les rapports sexuels, aussi appelées dyspareunies, constituent le troisième symptôme le plus courant. On en parle cependant peu car le plaisir féminin reste un sujet tabou dans notre société.
Avant même de pouvoir accéder au plaisir, il faut d'abord ressentir du désir. Or cela peut vite devenir difficile entre les traitements hormonaux qui jouent sur la libido, de même que les douleurs quotidiennes ou les violences gynécologiques.
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Le nœud du problème reste que les douleurs provoquées par un rapport empêchent d'accéder au plaisir. En effet, l'endométriose entraîne généralement des douleurs dans le bas ventre, lors de la pénétration et/ou après l'orgasme. Il existe différentes causes, mais le plus souvent, nous retrouvons les lésions sur les ligaments utéro-sacrés, ainsi que les adhérences.
Se réconcilier avec le plaisir
En fonction des points d'impact sur notre libido qui nous concernent, il faudra alors chercher des solutions adaptées, comme par exemple traiter les douleurs neuropathiques pour ne plus souffrir quotidiennement.
Il est aussi important de se réconcilier avec son corps, de se rappeler qu'il n'est pas uniquement source de douleurs. Pour cela nous pouvons pratiquer des massages tout en douceur. Là aussi, il faudra apporter une solution adaptée à chaque problème, sachant qu'il existe souvent un panel de solutions en fonction de l'avancée de la maladie. Par exemple, pour assouplir les adhérences, une femme atteinte d'endométriose peut faire du yoga ou faire des séances d'ostéopathie.
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Dans tous les cas, il n'existe pas une solution miracle mais plusieurs astuces à mettre en place en fonction des besoins de chacune. Car rappelons-le, il y a autant d'endométrioses que d'endométriosiques. Il est donc important de constituer un programme sur mesure qui traitera le problème point par point.
Marie-Rose Gales est l'auteure d'Endo & Sexo paru aux éditions Josette Lyon.