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Développement personnel

"J'aime les paradoxes", la vision de David Laroche sur les temps actuels et à venir

David Laroche, confériencier spirituel
"Je trouve passionnant de travailler sur le paradigme de pensée, tant nos vies sont le reflet de nos croyances et de nos perceptions."
David Laroche
Exprimer ses émotions Chaos créatif
Audrey Etner
Par Audrey Etner
Mis à jour le 05 juillet 2021

Entrepreneur et conférencier international, David Laroche incarne la réussite et la performance en occupant le devant de la scène du développement personnel depuis plus de dix ans. Qualifié de “jeune prodige”, il a guidé des milliers de personnes vers leurs rêves grâce à ses vidéos percutantes, ses séminaires et ses programmes d’accompagnement. À 31 ans, il est toujours aussi avide de “voir des étoiles dans les yeux” de ceux qu’il accompagne.


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(©DR)

Cet article a été publié dans le magazine #33 mars-avril 2021

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C’est un homme avenant et souriant que nous retrouvons par écran interposé, période oblige. Si nous l’avons suivi depuis ses débuts, c’est le David d’aujourd’hui qu’il nous intéresse de redécouvrir, du haut de son expérience et sa maturité. Et c’est d’une phrase inspirante qu’il démarre notre échange, “C’est souvent en apprenant à aimer ce que tu détestes que tu obtiens ce que tu aimes”, car d’emblée il nous confie avoir beaucoup de mal avec les cases, avec le “tout noir ou tout blanc”. David Laroche est homme de paradoxes. Nouvelle rencontre avec celui qui désire un monde où “se remettre en question et agir pour s’améliorer devient cool et stylé."

FemininBio : Comment traversez-vous cette période historique ?

David Laroche : Tout d’abord j’ai de l’empathie pour ceux qui traversent une période difficile, d'un point de vue santé, ou au niveau financier. J’ai la sensation que nous sommes dans un film, mais j’aime me rappeler qu’au cours de l'histoire l’Humanité a su trouver des ressources cachées dans l’adversité, et ainsi transformer les crises en opportunités. Il est aussi bon de se rappeler que peu importe la façon dont le monde évolue, il y a toujours eu des gens épanouis et heureux dans les moments sombres, et à l’inverse des gens frustrés et tristes dans les temps fastes, et donc que notre bien-être est en notre pouvoir. À ce sujet j’aime beaucoup cette citation d'Épictète : “Ce n’est pas ce qui vous arrive qui importe, mais ce que vous en faites.

Sur le plan professionnel, cette année 2020 fut un vrai challenge avec son cortège d’annulations d’événements, alors que c’était le cœur de notre activité. La crise force à se réinventer et à revenir à l’essentiel, et avec mon équipe nous avons procédé au " développement personnel de l’entreprise ", en retravaillant notre mission et notre vision de ce que l’on souhaite apporter au monde. Cette période a donc permis une renaissance difficile mais fabuleuse pour nous. Parmi les nouveautés, nous sommes fiers d’avoir transformé notre école de coaching en version online, avec une école où la pratique est au cœur de l’apprentissage.

Est-il encore pertinent de parler de "performance" en temps de crise ?

La performance en elle-même n’est pas un problème. Le souci c’est ce qu’on associe à cette notion. Courir après un objectif qui n’est pas le sien, accomplir une carrière pour faire plaisir à ses parents ou à la société plutôt qu’à son cœur, là est le problème. Il n’y a pas à diaboliser la performance lorsqu’elle est dirigée vers ce qui vous nourrit, et le résultat est ce qui m'anime : voir des étincelles dans les yeux des gens. L’école de la performance, dont les modèles sont issus de l’entrepreneuriat ou du sport de haut niveau, nous apprend simplement à mesurer nos progrès et à diriger nos actions pour obtenir ce que l’on désire. Comment savoir où l'on veut aller si on ne sait pas où l'on en est ? Si l’on vient me voir par exemple pour améliorer la relation avec son enfant, je demande : “À quoi ressemble précisément une belle relation pour toi ?

>>A lire sur FemininBio Crise : comment bien vivre cette période de transition ?

À partir des réponses il est possible de mettre en place des actions concrètes telles qu’améliorer sa communication, sa capacité d’écoute, sa gestion du conflit, sa présence.
Ainsi, ceux qui ressortiront le plus grandis de cette crise sont ceux qui seront le plus au service d'autrui, et qui mettront de l’énergie à devenir meilleurs dans leur capacité à offrir des réponses aux problématiques des autres. C’est autant valable pour un avocat, un professeur, un médecin, un musicien... La vie récompense la performance et la créativité !

Vous sentez-vous plus proche de qui vous êtes aujourd’hui qu’à vos débuts ?

Quand j’étais au lycée, ma mère disait de moi que j’étais léthargique. Comme beaucoup de personnes je suis surmotivé par ce qui me plaît et très peu par ce qui ne me nourrit pas. Voilà dix années que j’exerce ce métier avec énormément de passion et d’énergie. Il y a deux ans, je suis entré dans une phase où j’avais atteint beaucoup des rêves que je m’étais fixés en démarrant. Peu à peu j’ai ressenti moins d’enthousiasme à démarrer mes journées. J’ai compris que mon corps m’envoyait un message et je me suis dit : “Je suis là où je voulais être, mais peut-être pas là où j’ai envie d’être.

Alors je me suis autorisé à ré-imaginer ma vie. J’ai pris ce temps d’exploration pour être dans le silence, dans la nature, à faire du sport ou simplement à respirer, et j’ai fait cet exercice, que j’adore, de compléter plusieurs fois la phrase “Je suis certain que je veux dédier ma vie à…” L’idée est de ne pas mentionner les choses dont on n’est pas 100% certain. Par exemple la psychologie, aider les gens à avoir des étincelles dans les yeux, le storytelling, la vidéo sont apparus. Être conscient des choses dont je suis certain m’a beaucoup aidé à me réinventer.

Comment être sûrs de ce que nous désirons vraiment ?

Pour ma part je le ressens dans mon ventre, dans mon énergie. J’essaie aussi de voir ce qui tient dans le temps, car attention au phénomène du “coup de foudre” qui monte fort et descend aussi fort. Il est important de distinguer ce qui nous remplit et ce qui nous excite, qui sera par définition éphémère. Alors, quand je pense à un nouveau projet, à une nouvelle relation, je me pose la question : est-ce que j’aime le revers, les inconvénients qui vont avec ? Beaucoup souhaitent par exemple gagner des milliers d’abonnés sur les réseaux sociaux, mais au fond n’aimeraient pas la vie qui va avec.

>>A lire sur FemininBio Choisir sa vie, pourquoi pas vous ?

Lorsqu’il s’agit d’un coup de foudre, vous remarquerez que nous n’en décrivons que le côté génial. À l’inverse, quand on désire profondément quelque chose, nous sommes prêts à vivre aussi bien les plaisirs que les souffrances qui l'accompagne, à l'instar de la personne qui aime le sport et se trouve prête à endurer l'entraînement, ou la personne qui désire être parent et n'est pas effrayée par le chamboulement qui va avec.

Quel est votre rapport à la spiritualité ?

Pour moi la spiritualité c’est apprendre à Aimer, soi-même, les autres et la Vie au sens large. C’est aussi le fait d’avoir une connexion à plus grand que soi, peu importe la façon dont on le nomme. Il m’est arrivé, sur scène, lors de coachings complexes, de demander à être guidé pour mieux coacher. J’ai toujours reçu cette aide, eu accès à une réponse à laquelle je n’avais pas accès l’instant d’avant.

La raison pour laquelle je communique peu sur cette dimension, c’est que je dissocie la spiritualité et le "monde de la spiritualité”. J’aime que la spiritualité soit au service du bien-être mais je suis mal à l’aise lorsqu’elle est utilisée comme une manière trop magique de tout manifester. L’intention seule ne change pas les choses, elle est une partie de la solution. Selon moi, l’univers de la spiritualité force l’ouverture d’esprit mais limite le raisonnement, et je suis dérangé par cet opium d’une vie sans effort où tout arrive.

J’aime l’équilibre, j’aime les paradoxes et, pour moi, on maîtrise sa vie quand on est à la fois ouvert d’esprit et pragmatique, positif et préparé, dans la gratitude de sa vie actuelle et dans l’action pour faire avancer ce que l'on désire. Et donc, pour revenir à cette idée que c’est souvent en apprenant à aimer ce qu’on déteste que l'on obtient ce que l'on aime, j’ai pu accompagner des personnes à trouver "l'amour de leur vie" en apprenant à aimer la solitude, d’autres à devenir attirantes en apprenant à aimer la critique, et enfin d’autres à être plus heureuses en apprenant à aimer la difficulté.

Quel est votre principal levier d’action en coaching ?

Je trouve passionnant de travailler sur le paradigme de pensée, tant nos vies sont le reflet de nos croyances et de nos perceptions. Par exemple, si l’on est trompé par son conjoint, ce n’est pas l’acte en lui-même qui est douloureux, mais la perception que l’on a de l’événement. Cela peut-être “je me sens trahi”, “je ne vaux rien”, “je ne suis pas digne d’être aimé". Une fois la perception transformée, on retrouve de l'oxygène.

>>A lire sur FemininBio Renouveau : accepter le changement pour se réinventer

Notre vie est le fruit de nos actions, mais nos actions et comportements résultent directement de nos croyances et perceptions. Souvent les gens savent qu’ils devraient manger autrement, être plus disciplinés, voir les choses du bon côté, mais tout cela ne change pas tant que l'on n'a pas fait bouger leurs croyances profondes.
Par exemple, j’ai accompagné une femme qui avait du mal à perdre du poids. En allant plus loin dans son histoire, nous sommes remontés à un moment où elle a associé dans son esprit qu'avoir la ligne constituait, par le fait d'être plus attirante, une menace pour son couple. Travailler ce point précis lui a permis d'adopter de nouveaux comportements, et sa ligne et sa joie intérieure se sont alignées.

Quelle est selon vous l'opportunité des temps que nous traversons ?

Il y en a énormément ! À court terme cela peut nous permettre d’avoir plus conscience du privilège que nous avions à nous prendre dans les bras. Ce qui ne générait jamais de gratitude auparavant dans le monde occidental prend soudain une dimension exceptionnelle. C’est aussi une opportunité incroyable d’introspection, de temps seul avec soi. Personnellement je n’ai jamais autant lu que cette année et je sais que nombreuses sont les personnes qui ont créé de nouvelles habitudes qui leur semblaient une montagne auparavant, telle une routine de sport ou d’écriture. De la difficulté naît la réinvention ! Les entreprises ont également appris à travailler à distance, et c’est une habitude qui va perdurer pour plus de bien-être. J’y vois une opportunité de moins se concentrer dans les villes, et de revaloriser certains villages plus isolés.

Et pour finir, j'ai à cœur de vous partager une phrase de Nelson Mandela qui m'accompagne en ce moment : "Il n'y a pas de passion à jouer petits, à se contenter d'une vie qui est inférieure à celle que l'on est capable de vivre."

Pour aller plus loin :

Retrouvez David Laroche et son équipe avec un programme gratuit relatif à la gratitude sur davidlaroche.fr/gratitude.

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