Nous vivrons plus vieux mais en moins bonne santé. C’est la conclusion d’une étude menée aux Etats-Unis par des chercheurs de l’Université de Californie.
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On croyait le progrès continu. Les Professeurs Eileen Crimmins et Hiram-Sa'nchez Beltra'n, de l’université de Californie, viennent de publier une étude dans le Journal of Gerontology (décembre 2010) qui démontre le contraire. Après des décennies d’amélioration de la qualité de vie, la tendance semble s’être inversée aux Etats-Unis.
Certes, l’espérance de vie a fortement augmenté entre 1970 et 2005. Sur cette période, la probabilité qu’une personne de 65 ans vive jusqu’à ses 85 ans a doublé, passant de 20% à 40%. Mais cette amélioration n’est plus accompagnée par l’amélioration des conditions de vie durant la vieillesse. En cause, notre mode de vie actuel. Nous mangeons trop, trop gras, trop sucré, trop salé, nous ne faisons pas suffisamment de sport et nous sommes en contact continu avec des substances chimiques dangereuses pour l’organisme.
En conséquence, diabète, maladies cardio-vasculaires et cancers toucheront à l’avenir une part de plus en plus large de la population. Les chercheurs estiment ainsi qu’un jeune âgé de 20 ans aujourd’hui passera 43,8 années en bonne santé contre 45 pour un jeune âgé de 20 ans en 1998.
Outre la détérioration prévue de notre santé, c’est aussi l’autonomie des futures générations de personnes âgées qui est préoccupante au regard des chiffres présentés dans le Journal of Gerontology. Selon les auteurs, un jeune homme né au début des années 1990 devrait vivre en moyenne 5,8 années avec une autonomie réduite contre 3,8 pour un jeune homme né au début des années 1980. Pour les femmes, la différence est encore plus forte : 9,8 années d’autonomie réduite pour celles nées au début des années 1990 contre 7,3 pour celles nées dix ans plus tôt.
Pour le Professeur Crimmins, la communauté scientifique doit s’interroger sur son travail : « il est évident que nous avons fait peu jusqu’à aujourd’hui pour éliminer ou retarder l’apparition de ces maladies [diabète, maladies cardio-vasculaires et cancers] alors que nous avons fait beaucoup pour les guérir » analyse-t-il. Mais il serait erroné de vouloir faire tout reposer sur la science. C’est notre mode de vie quotidien et notre environnement dans sa globalité qu’il faut faire évoluer.
Claire Sejournet
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