L'inflammation est une condition pathologique qui comprend un large éventail de maladies, telles que les affections rhumatismales et à médiation immunitaire, le diabète et les accidents cardiovasculaires. Localement connu sous le nom de "griffe du diable", "plante du grappin", "araignée de bois" ou "harpago", l’harpagophytum procumbens est utilisé en phytothérapie comme remède à ces affections ainsi qu’à d’autres comme la tendinite, l'arthrose, la polyarthrite rhumatoïde, les maux de tête et les lombalgies. [1,2]
Études pharmacologiques prouvant l’action anti-inflammatoire de l’harpagophytum
Les premières études menées sur l’harpagophytum ont été réalisées sur les animaux. Une solution de formaldéhyde a été injectée dans les articulations des rats pour provoquer une réaction inflammatoire. Ensuite, on a administré à ces rats des infusions et des injections sous-cutanées d’harpagophytum. Les observations étaient surprenantes : le gonflement des articulations dû à l’inflammation a significativement diminué. Ainsi, l’harpagophytum a prouvé son action anti-inflammatoire qui a été équivalente au meilleur médicament de synthèse utilisé dans la même indication.
Plusieurs études cliniques humaines se sont par la suite enchainées. Elles ont montré que divers extraits de tubercules de l’harpagophytum (soit l’équivalent de 50 à 60 mg d'harpagosides par jour, administrés pendant une période variable entre 2 et 4 mois selon l'étude) amélioraient significativement l’état de santé des sujets souffrant d'arthrose du genou et de la hanche, diminuaient la douleur ainsi que la crépitation articulaire [3-4].
Les harpagosides sont des glycosides iroides faisant partie des principaux composés phytochimiques responsables de l’effet anti-arthrosique de l’harpagophytum [5], au même tire que l’hapagie et le procumbide ; deux autres constituants de la plante, qui se retrouvent en plus grande quantité dans les tubercules et les racines. Toutefois, il est important de préciser que les extraits de la plante entière semblent avoir de meilleures conséquences thérapeutiques que celles obtenues à partir de parties isolées de la plante. [6]
Plusieurs études pharmacologiques contemporaines sur les animaux et les essais cliniques chez l'homme ont soutenu ces résultats antérieurs sur l’harpagophytum, arrivant à la conclusion que ses effets anti-inflammatoires sont similaires, voire plus puissants que certains anti-inflammatoires non stéroïdiens connus tels que la phénylbutazone et l'indométacine, tout comme son effet analgésique, par rapport à l'acide acétylsalicylique.
Interactions médicamenteuses et mise en garde
L'arthrose est un trouble musculo-squelettique très répandu. Un traitement conventionnel (c'est-à-dire l'utilisation de médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens) est reconnu pour avoir des effets indésirables bien documentés. La "griffe du diable" peut être une option de traitement plus sûr. En effet, la toxicité de l’harpagophytum procumbens a été jugée très faible. À ce jour, il n'y a pas eu d'effets secondaires majeurs rapportés suite à son utilisation. Le dérangement gastro-intestinal était le seul effet secondaire remarqué de cette plante, harpagophytum procumbens pouvant légèrement augmenter l'acidité de l'estomac [7], ce qui entraîne une contre-indication chez les patients présentant des ulcères gastriques ou duodénaux, des calculs biliaires et le diabète [8].
Cependant, en raison de la pharmacologie et du mécanisme d'action de l’harpagophytum, il convient de parler de l’interaction médicamenteuse potentielle de l’harpagophytum, lorsque ce dernier est pris en association avec certains types de médicaments. En effet, les preuves suggèrent que l’harpagophytum procumbens est un inhibiteur de la COX-2. Celle-ci est par définition une enzyme capable de convertir l'acide arachidonique, qui participe à la formation des membranes cellulaires, en prostaglandines H2, responsables de nombreuses fonctions physiologiques, notamment au niveau musculaire. Les COX sont aussi partiellement responsables des phénomènes inflammatoires.
L'inhibition de la COX-2 peut augmenter le risque de saignement lorsqu'il est pris avec des médicaments qui augmentent également le risque de saignement, tels que les anti-inflammatoires non stéroïdiens ou les anticoagulants. Les extraits de l’harpagophytum procumbens peuvent également baisser le taux de sucre dans le sang. La prudence est ainsi recommandée lors de l'utilisation de cette plante avec d'autres médicaments hypoglycémiques. [9]
L’harpagophytum peut enfin affecter le rythme cardiaque et la force de contraction ; par conséquent, la prudence est recommandée chez les patients prenant des antiarythmiques ou de la digoxine. [10]
Les plantes médicinales et leurs métabolites secondaires - qui sont des composés chimiques synthétisés par les plantes - font de plus en plus leur apparition dans le traitement de certaines maladies en tant que suppléments alimentaires, pris seuls ou en accompagnement avec les médicaments habituels. Les plantes médicinales comme la "griffe du diable" ou leurs constituants actifs sont considérés comme bénéfiques en raison des nombreuses propriétés qu’ils offrent ; ils ont une puissance satisfaisante, ils sont facilement disponibles, leur prix est abordable, avec des effets secondaires moindres ou nuls et ils sont plus sûrs et efficaces par rapport aux homologues synthétiques.
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Références :
1- WEGENER T, LUPKE NP. Treatment of patients with arthrosis of hip or knee with an aqueous extract of devil's claw (Harpagophytum procumbens DC.). Phytother Res. 2003 Dec;17(10):1165-72
2- CIRCOSTA C.A drug used in traditional medicine: Harpagophytum procumbens DC. II Cardiovascular activity. Journal of Ethnopharmacology .1984; 11: 259-274
3- Wegener, T.; Lupke, N. Treatment of patients with arthrosis of hip or knee with an aqueous extract of devil’s claw (Harpagophytum procumbens DC.). Phytother. Res. 2003, 17, 1165–1172
4- Chrubasik, S.; Thanner, J.; Kunzel, O.; Al, E. Comparison of outcome measures during treatment with the proprietary Harpagophytum extract Doloteffin in patients with pain in the lower back, knee, or hip. Phytomedicine 2002, 9, 181–194
5- Harpagoside suppresses lipopolysaccharide-induced iNOS and COX-2 expression through inhibition of NF-kappa B activation. Huang TH, Tran VH, Duke RK, Tan S, Chrubasik S, Roufogalis BD, Duke CC J Ethnopharmacol. 2006 Mar 8; 104(1-2):149-55.
6- Harpagophytum procumbens (devil’s claw). Monograph. Altern. Med. Rev. 2008, 13, 248–252
7- Mahomed IM, Ojewole JA. Analgesic, antiin$ammatory and antidiabetic properties of Harpagophytum procumbens DC (Pedaliaceae) secondary root aqueous extract. Phytother Res 2004;18:982-989.
8- Herbal medications commonly used in the practice of rheumatology: mechanisms of action, efficacy, and side effects. Setty AR, Sigal LH. Semin Arthritis Rheum. 2005 Jun; 34(6):773-84.
9- LANHERS, M-C., FLEURENTIN J., MORTIER, F, VINCHE A., YOUNOS C. Anti- inflammatory and analgesic effects of an aqueous extract of Harpagophytum procumbens. Planta Medica ; 1992, 58: 117-123.
10- Brendler T, Gruenwald J, Ulbricht C, et al. Devil’s claw (Harpagophytum procumbens DC): an evidence-based systematic review by the Natural Standard Research Collaboration. J Herb Pharmacother 2006;6:89-126.