Pour bien commencer l'année avec un petit débat comme on les aime :) A la votre !
Un café, avec ou sans capsule ?
Le débat fait souvent rage autour du petit café du matin, sur la question des capsules. Faut-il les bannir ou leur substituer le plastique ou des matériaux plus ou moins biodégradables à l'aluminium, ou au contraire favoriser l'aluminium, recyclable à l'infini ?
La réponse qui parait la plus évidente est de garder sa vieille cafetière filtre avec un esprit serein. La plus radicale consiste à arrêter de boire du café pour se rabattre sur la chicorée, un produit bien Français et à l'empreinte environnementale bien plus réduite. La plus raisonnable, d'analyser les empreintes comparées entre les différents modes de consommation du café. Le modèle Nespresso de consommation portionné du café a créé un nouveau déchet et un grand débat public. Il a au moins ce mérite. Et aussi celui, quand on regarde les analyses de cycle de vie comparées et les empreintes carbones, de remettre à plat quelques contre-vérités et alimenter un débat plus serein.
Faire son café avec une cafetière filtre classique génère en fait une empreinte parmi les plus élevées, généralement supérieure au café en capsules, car on utilise beaucoup plus d'eau et de café et on laisse généralement la cafetière allumée bien plus longtemps. De surcroit, si la capsule est jetée dans la bonne poubelle et recyclée, dans le cas de l'aluminium, l'empreinte est d'autant plus réduite. On évalue ainsi l'empreinte carbone moyenne d'une tasse de café filtre autour de 120 grammes d'équivalent Co2, un "café-capsule" autour des 100 grammes. Les machines à percolateur dans le café du coin, enregistrent une empreinte similaire autour des 100 grammes par tasse. Les mieux-disants sont la cafetière à l'italienne, le "french-press" et surtout le café instantané, moins émetteur, si on chauffe uniquement la quantité d'eau nécessaire, mais le gout n'est pas vraiment au rendez-vous...
Alors, prendrez vous votre café avec ou sans capsule ? La réponse est peut être plus dans la manière dont vous servirez votre café. S'il n'est pas en capsule, assurez vous de ne chauffer que la quantité d'eau nécessaire à celui-ci, et de n'utiliser que la quantité de café nécessaire au niveau d'intensité souhaité pour votre tasse.
S'il est portionné, recyclez la capsule si c'est possible. C'est le cas pour les capsules en aluminium, à placer dans la poubelle jaune ou à ramener dans les points de dépôt pour recyclage.
Qu'il soit portionné ou non, privilégiez les marques engagées dans la lutte contre le réchauffement climatique et plus globalement la réduction de leur empreinte environnementale et sociale. La majeure partie de l'empreinte d'un café viendra de sa pratique agricole, son empreinte est catastrophique s'il a été produit sur des terres déforestées pour planter le café en question. Pour cela, interrogez les marques et encouragez celles qui ont des pratiques plus durables du champ à la tasse. Et dans tous les cas, pour finir de réduire votre empreinte, lavez votre tasse à l'eau froide, avec un liquide vaisselle écologique et un minimum d'eau. Le lavage est parfois le gros de l'empreinte d'un café. Le diable est comme souvent dans les détails.
A présent, pratiquez et surtout partagez cette information, vous voila dotés d'un argumentaire solide pour la prochaine pause café. Car c'est bien en sensibilisant le public à ces enjeux et en donnant des conseils pratiques et les vrais leviers de réduction de notre empreinte, de manière globale que l'on luttera efficacement contre le réchauffement climatique et la dégradation généralisée des écosystèmes.
Et pour finir, et rester zen, consommez toujours votre café par plaisir et avec modération !
Texte d'origine publié sur le compte Facebook de Tristan Lecomte et repris ici avec son accord