Cette décision est stupéfiante. Rappelons qu'en 2001, suite au scandale de la vache folle, toutes les farines animales avaient été interdites pour nourrir les animaux destinés à l'alimentation humaine. Visiblement Bruxelles a pris cette décision pour des raisons économiques et non dans l'intérêt du consommateur. Cela permet de soutenir l'industrie piscicole car les farines animales sont beaucoup moins chères et plus faciles à se procurer. Beurk.
A l'heure ou l'on parle du retour au local, de dé-consommer des protéines animales à la fois pour nos corps et la planète, de repenser le juste prix de l'alimentation, voilà qu'on fait machine arrière. En plus, on a de bonnes raisons de penser que cette autorisation s'étendra en 2014 aux autres animaux (non ruminant et sans pour autant autoriser le cannibalisme...). C'est à dire qu'un poulet pourra quand même consommer de la farine de porc, par exemple.
C'est comme le jour ou j'ai réalisé que la pâtée bio que je donnais à mon chat contenait du boeuf. Et là, j'ai eu l'impression de marcher sur la tête en imaginant un chat s'attaquant à un boeuf pour le manger. Me voici maintenant imaginant un poisson mangeant un cochon. Ce serait assez drôle s'il s'agissait d'un dessin animé caricatural, non ?
Finalement, ce qui est très intéressant dans cette histoire est que ces lois sont faites par des personnes qui ne sont pas toujours en conscience. Mais la bonne nouvelle dans tout ça, est que nous, individuellement, nous pouvons nous mettre en conscience de ce que nous mangeons. Il est là notre levier de basculement des lois. Nous avons le choix de pouvoir voter avec notre assiette.
Pour ma part, cela fait des années que ma consommation de poisson s'est réduite comme peau de chagrin car :
1/ De nombreuses espèces sauvages sont en voie de disparition (il aurait fallu ré-ensemencer la mer dans les années 60 pour pallier à ce problème de ressources halieutiques, on en est loin ! )
2/ Les poissons contiennent, soit des métaux lourds quand ils sont en haut de la chaine alimentaire, soit des PCB (composés aromatiques chlorés, toxiques et persistants) quand il s'agit de poissons gras
3/ Je n'ai pas confiance dans "l'industrie" piscicole, une amie agro l'a vécu de l'intérieur, pas beau à voir, sauf quand elle est bio... Et encore cela n'évite pas toujours, à mon sens, certains toxiques.