Le terme d’agriculture biologique peut sembler à priori mal choisi puisque même bourrée d’engrais et de pesticides, une plante provient d’une graine qui a germé naturellement. L’agriculture bio recouvre en fait le domaine de la production agricole qui pose une attention particulière au respect des temps naturels et refuse d’altérer le développement naturel des plantes en utilisant des engrais et pesticides chimique de synthèse.
Pendant des siècles, l’agriculture était tout ce qu’il y a de plus naturel : on semait au printemps et on espérait que la moisson serait bonne. La forte augmentation de la population dans l’immédiat après guerre et la nécessité de satisfaire plus de demande ont poussé l’agriculture à se moderniser et à se tourner vers la science pour accroître ses rendements. Pour augmenter les récoltes, engrais et pesticides se sont multipliés. A défaut d’une météo clémente, la moisson serait assurée par la science.
Mais ce souci de rentabilité n’est pas viable pour l’agriculture. Déjà au XVIIIème et au XIXème siècle, des économistes se penchaient sur la question. David Ricardo travailla sur les théories des rendements décroissants en appliquant ses théories à l’agriculture. La terre ne peut pas être surexploitée car à terme, elle n’arrive plus à produire en quantité et en qualité constante. Grâce aux pesticides et aux engrais, l’homme a cru que cela n’arriverait plus. Or, aujourd’hui, il apparaît que ce n’était pas la solution idéale. Pour maintenir les niveaux de production actuelle, il faut augmenter les doses de produits chimiques répandus dans les champs. Mais pourquoi a-t-on tend besoin de produire plus lorsqu’en réalité on produit déjà trop ?
Lever le pied, calmer le rythme, tout en produisant de quoi nourrir tout le monde. Voilà ce que propose l’agriculture bio. Les agriculteurs sont encore peu nombreux à oser se jeter dans l’aventure. Il est vrai que les enjeux sont importants : il faut réussir à maintenir l’entreprise à flot pendant les années de transition (5 ans en moyenne). Mais le jeu en faut la chandelle : en choisissant l’agriculture bio, c’est la biodiversité et l’écosystème qui sont gagnants. Autrement dit, ce qui est à la base de l’activité agricole.