Ce mardi 13 janvier, les eurodéputés ont adopté à une large majorité un amendement à la directive qui régissait la culture d’OGM en Europe depuis 2001.
La fin d'années de blocage
Cette directive autorisait les OGM sur le sol européen à condition qu'aucun pays n’ait d'objection sanitaire valable à leur culture. Une situation qui avait entraîné des années de blocage, à cause de l’opposition systématique de quelques Etats, dont la France, à l’introduction de plantes génétiquement modifiées sur leurs sols.
L’amendement de mardi ouvre une brèche aux entreprises semencières : elle les met aux prises avec chaque Etat qui doit désormais justifier de sa décision directement auprès des firmes. Des Etats négociant une question de santé publique avec des entreprises, c’est une première !
La santé publique sacrifiée à des arguments socio-économiques
En cas de dissension entre le gouvernement et les sociétés semencières, un recours de ces dernières devant la commission Européenne est inenvisageable. On peut cependant imaginer qu’elles fassent appel de la décision de l’Etat auprès de l’OMC comme le note José Bové, interrogé par le Monde. Un Etat pourrait alors être forcé d’accepter des OGM sur son territoire pour des raisons de libre concurrence.
Les OGM traversent les frontières
Cette situation est hypothétique, mais la réalité n’est pas moins effrayante. En introduisant les OGM sur le sol européen, cet amendement ouvre la porte à une contamination des territoires anti-OGM par les OGM cultivés de l’autre côté de la frontière. En effet, si des zones-tampons ont été évoquées, leur ampleur est laissée à l’appréciation de chaque Etat.
Les anti-OGM grands perdants du jeu de la concurrence
Par ailleurs, les anti-OGM craignent qu’un déséquilibre économique ne s’installe entre les pays cultivant des OGM et ceux qui les refusent. Une situation critique pour beaucoup de défenseurs des sols et des semences. « C'est une mauvaise mesure, l'Europe va devenir un patchwork en matière d'OGM, alors que nous avons besoin d'une approche commune », dénonce la co-présidente des Verts, Rebecca Harms dans les colonnes de Libération.
OGM : un danger pour la santé sur le long terme
La dangerosité des OGM n’est plus à prouver. De nombreuses études menées sur le long terme ont contredit les expertises des firmes semencières. Celles-ci étaient faussées car menées uniquement sur les quelques mois nécessaires à l’obtention d’une autorisation de commercialisation. Des scientifiques russes de l’Association Nationale pour la Sécurité Génétique ont ainsi mis en évidence l’influence significative du soja génétiquement modifié sur la fécondité de rats. En France, une étude du CRIIGEN (Comité de recherche et d’information indépendante sur le génie génétique) démontre leur responsabilité dans le développement de tumeurs.
Accepter les OGM sur nos territoires c'est mettre en danger la planète, les sols, mais aussi notre santé et celle des générations futures.