Lors du départ, j’ai le sentiment de me défaire de toutes ces informations qui façonnent ma personne dans le regard de l’autre. Je laisse chez moi : mon métier, mon statut social, la ville où je vis, mon quartier et la définition que chacun se fait de ses habitants, et donc de moi par ricochet, les habitudes qui rythment mon quotidien, mon âge et ce que cela induit dans la société à laquelle j’appartiens. Il m’est alors possible de me réinventer et de vivre ma vie rêvée. Sans complexe et en toute liberté.
Se découvrir
La solitude est le moyen le plus extraordinaire pour entrer en intimité avec soi-même. Suzanne Tamaro Voyager seule m’offre l’opportunité de quitter "mon costume" et de faire tomber "mes masques", j’ose croire que nous en avons plusieurs. Qu’ai-je à offrir ? Quelle est mon essence ? Quelle est ma singularité ? Comment me présenter à l’autre lorsque je n’ai plus ni âge, ni métier, ni place dans la société telle que nous l’avons structurée ? Se révèlent à moi mes goûts, mes talents, mes capacités et mes limites. Émergent de la brume mes croyances et les "drivers" qui me guident chaque jour. Être seule face au monde me permet de lâcher tout ce qui peut l’être pour plonger au fond de moi y découvrir qui je suis.
Apprivoiser son ego
Partir seule est une tentative de me défaire de l’image que l’on a de moi mais aussi de l’image que j’ai de moi. Éloigner mon ego qui gouverne trop souvent mes décisions, mes actes et mon quotidien. Le tenir à bonne distance pour l’observer. L’observer pour le comprendre. Comprendre son fonctionnement pour déjouer ses tours et accéder à mon être essentiel. Lever le voile sur mes aspirations profondes. Celles qui ne plaisent pas toujours à mon mental. Celles qui ne répondent pas toujours à l’image que je me fais de moi.
Revenir à l’essentiel
Voyager seule a contribué à m’ouvrir les yeux sur mes essentiels. Limiter le poids et l’encombrement de mes bagages pour davantage de confort et de mobilité, m’a ouvert les portes du minimalisme. Même si j’ai encore une marge de progression, quel soulagement de libérer mon environnement de tous ces objets qui ne sont pertinents que dans les spots publicitaires. Apprendre à ne conserver que l’essentiel amène aussi à reconsidérer les relations entretenues. Sont-elles positives ? Enthousiasmantes ? Mutuelles ? En itinérance, d’autres questions viennent à se poser. Me nourrir. M’abriter. Assurer ma survie. Observer. Communiquer. Autant de sujets qui font la vie et me reconnectent à l’essence même de mon humanité.
>> A lire sur FemininBio Voyager seule quand on est une femme, entre stress et regard des autres
S’ouvrir aux pouvoirs de l’émerveillement
Être seule est pour moi la meilleure façon de me connecter profondément à ce qui m’entoure. Tisser ce lien invisible entre le paysage et moi. En solitaire, mes sens sont pleinement disponibles et plus sensibles aux sensations provoquées par les éléments. Aussi étrange que cela puisse paraître, il m’est alors possible de me sentir en connexion avec le vent, l’eau, les arbres, la montagne, les animaux. Voyager seule m’offre un lâcher pris unique, je suis libérée des contraintes spatio-temporelles qui sont automatiquement créées par la présence de l’autre. Cela m’ouvre encore davantage aux émotions, à la magie de l’émerveillement et à l’autre.
Entendre mon intuition
Pour suivre mon intuition, il faut que je sois disposée à l’entendre. Calmer mes pensées. Apaiser mon mental. Faire silence. Faire repos. Relâcher les tensions. Lâcher les attentes. Lâcher les objectifs. Accepter. Être. Mon intuition devient un canal bien plus puissant dans ces moments de découverte du monde en solitaire. Alors je vois les signes les plus subtils dans mon environnement. Alors je sens l’invisible et comprends l’indicible. Alors je ressens ce qui est et ce qui va être. Alors j’entends la voix de mon âme.
Sentir que je fais partie d’un TOUT bien plus grand que moi
Seule, se produit la sensation magique d’être happée par le lieu. Avoir la sensation d’en faire partie intégrante. Me fondre en lui. Une émotion profonde m’envahit. Celle de me sentir enfin à ma place. La place d’un être vivant parmi tant d’autres. L’émotion d’être un fragment d’un tout au même titre qu’un brin d’herbe, qu’un rocher, qu’un ours. Être la VIE. Sensation de toucher du doigt l’essentiel.
Notre experte
Designer de formation, entrepreneure depuis plus de 15 ans, Anaïs Gauthier est conférencière et facilitatrice. À son retour d’Alaska, elle initie la communauté Women Solo Travelers et fonde Vivre l’essentiel pour partager son exploration de l’aspect sensible de la vie. À travers l’écriture, la contemplation, la reliance à la nature et les moments de solitude choisie ; elle questionne nos modes de vies et créé des outils inspirants qui accompagnent à se recentrer sur l’essentiel dans nos vies. Son jeu de cartes d’introspection (re)trouver l’essentiel a été expérimenté par plus de 1500 personnes.
Découvrir le parcours expérientiel (re)trouver l’essentiel, créé par Anaïs. Rejoindre la communauté Mieux vivre l'essentiel, écologie personnelle. Télécharger gratuitement le jeu de 58 cartes (re)trouver l’essentiel.