Et pourtant tout est lié, nous l’avons simplement oublié ! Pour s’y retrouver, il nous suffit de faire réapparaître le fil rouge qui relie tout ces sujets abordés la plupart du temps de façon cloisonnée.
Les interconnexions et interdépendances avec le vivant sont devenues difficilement appréhendables
Plus notre société et notre économie se mondialisaient et se complexifiaient, plus les liens entre notre humanité, les autres règnes vivants et la Terre se floutaient, devenant de moins en moins visibles et appréhendables. Comme l’exprime Marc Halévy, notre mode de vie occidental moderne s’est construit sur une pensée mécaniste et réductionniste du monde.
« Descartes l’avait clairement spécifié : les parties expliquent totalement le Tout et le Tout est l’exacte somme de ses parties. Pour comprendre une horloge, il suffit de la démonter d’examiner toutes ses pièces avec soin, d’en comprendre la fonction et de remonter le tout […]. Analycisme et réductionnisme fondent la méthode dite scientifique que l’on s’est efforcé d’appliquer à tout, psychologie, sociologie, politique et économie compris… avec les échecs que l’on sait.»
Le cracking, méthode de séparation des éléments constituant un aliment brut en est un exemple frappant. L’industrie agroalimentaire s’est entièrement développée grâce à cette technique qui a engendré toute une panoplie de maladies dite «civilisationnelles» à échelle planétaire, liées à une alimentation non adaptée. Certes les estomacs sont remplis, cependant de matières non nutritives car les aliments ayant suivis ce procédé n’apportent pas à l’organisme humain ce dont il a besoin pour profiter pleinement de sa vitalité et rester en bonne santé. Pire, certains ingrédients issus des laboratoires sont mêmes nocifs pour notre corps.
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Le développement de l’industrie et de la science ont généralisé la division du travail et la séparation entre conception et réalisation, entre vision macro et micro. Nous connaissons bien aujourd’hui la pensée en silos et l’hyperspécialisation qui imprègnent notre système sociétal, nos entreprises, notre système éducatif et souvent même notre rapport à la vie dans la séparation vie pro/vie perso qui est à l’origine de nombreuses souffrances.
Cette division des tâches a rendu notre espèce totalement dépendante de solutions qui sont difficilement appréhendables à échelle individuelle, tellement elles sont devenues complexes. Qu’il s’agisse d’alimentation, d’habitation, de soins, de pharmacopée,… les processus de fabrication, de transformations, de transports, d’actions, nous échappent presque totalement. Nous sommes la seule espèce à atteindre l’âge adulte sans avoir acquis l’autonomie dans ces domaines essentiels à notre vie. Ainsi, les liens intimes qui nous relient à la planète et au vivant sont devenues invisibles à nos consciences.
Nous sommes passés en quelques générations, d’un monde que nous appréhendions à un monde que nous croyons appréhender. La complexité de notre mode de vie moderne nous a éloigné de la compréhension et de la connaissance des fondements de notre condition d’être humain sur Terre.
Notre santé et celle de la planète sont intimement liées
Des problèmes de santé lorsque j’avais 20 ans m’ont amenée à explorer les liens entre mon être, mon environnement et mon mode de vie. Ce fut le début d’un voyage extraordinaire peuplé de prises de consciences successives. Peu à peu, j’ai développé une compréhension holistique du sujet. J’ai réalisé que ma santé mais aussi mon moral, ma créativité, mon efficacité, ma capacité de récupération, dépendent du bon fonctionnement de mon système digestif. Lui-même est intimement lié à la fertilité des sols, dépendant elle-même de nos méthodes d’agriculture. J’ai découvert qu’en étant attentive à me nourrir d’aliments nutritifs et sains pour mon organisme, je participe à réduire le taux de C02 dans l’atmosphère et donc le réchauffement climatique ! J’ai réalisé que ma vitalité est influencée par le cycle des saisons mais aussi par les nouvelles technologies, que j’en sois consciente ou non.
Pour expliquer ces interdépendances entre notre santé humaine et celle de la planète, je fais appel à l’image de «la lisière». Dans la nature, la lisière est l’espace frontière entre deux milieux. C’est un espace de rencontre et de perméabilité entre deux écosystèmes. C’est le passage entre la forêt et la prairie, ou entre la rivière et les terres plus sèches. On y trouve une biodiversité plus riche que partout ailleurs car une grande concentration d’espèces végétales et animales se mélangent dans cet entre-deux.
Notre organisme humain possède de nombreuses lisières physiques avec la planète qu’il habite :
- Notre système digestif
- Notre peau
- Notre système respiratoire
- Nos cinq sens
Chacune de ces «lisières» sont des membranes ou des espaces poreux, où se rejoignent l’humanité et la Nature, à travers nos choix de mode de vie. Car ces «lisières» sont impactées quotidiennement et souvent sans que nous en soyons vraiment consciente :
- Par notre façon de nous nourrir
- Par notre façon d’habiter la planète
- Par notre façon de nous soigner
- Par notre rythme de nos vies
Tous ces sujets sont reliés entre eux par notre façon de consommer.
Et en prenant un peu de hauteur sur notre société, la vraie question en amont de tout cela ne serait-elle pas: notre façon d’être au monde ?!
Je me suis aperçue que nous traitions les ressources de la planète comme nous traitons nos propres ressources humaines: notre temps, notre énergie, notre présence, notre intelligence, notre connaissance, notre savoir-être. Nous les dilapidons dans tous les sens, courant d’une activité à une autre, comme si elles étaient illimitées et à vocation unique de production monétaire. Ce qui amène Bronnie Ware, infirmière en soins palliatifs, à recueillir dans son ouvrage, ces 2 regrets les plus fréquents des personnes en fin de vie :
- Ne pas avoir vécu la vie souhaitée mais plutôt celle qui était attendue par les autres
- Avoir passé trop de temps à travailler
Comment pouvons-nous changer notre vision exploitante de la planète et respecter le Vivant si nous ne changeons pas la façon dont nous traitons nos propres ressources ?Comment être bienveillant envers ce qui est extérieur à nous si nous ne le sommes pas d’abord envers nous-même ?
Notre santé et celle de la planète sont intimement liées. C’est un cercle vertueux. En étant attentive à me maintenir en bonne santé dans une démarche préventive et englobant la totalité de mon être, je limite mon impact sur l’environnement.
L’écologie personnelle, partir de soi pour aller au-delà de soi
Cette conscience d’être un écosystème, constitué d’écosystèmes plus petits et faisant partie d’écosystèmes plus grands, tous reliés entre eux, était déjà bien intégrée par les sagesses anciennes. Toutes les traditions et spiritualités, quelques soient leurs origines géographiques, ont pour points communs : une vision d’unité, une appréhension des interconnexions entre l’ensemble des règnes du vivant et la connaissance des liens profonds entre notre santé et celle de la biosphère.
Aujourd’hui, les découvertes en physique quantique valident «scientifiquement» ce savoir ancien basé sur l’observation et l’intuition.
Je pense qu’en commençant par intégrer ce qui est bon pour nous ; nous pourrons par extension être bons pour la planète. Et ainsi, reprendre notre juste place dans la biosphère. Celle de l’humilité et du respect pour ce qui nous dépasse, dont notre intelligence, notre science, notre économie nous ont extraits sans avoir conscience des conséquences.
Ce que j’appelle l’écologie personnelle est ce pont entre soi et plus que soi. C’est l’espace de rencontre entre notre écologie intérieure ou «intériorité» et l’écologie globale. C’est l’intention d’agir sur soi, à partir de soi en ayant une action positive pour plus que soi. Partir de soi, non comme un but mais comme le chemin vers une vie choisie, un quotidien en conscience, en douceur et respect pour soi, l’humanité et l’ensemble du Vivant.
C’est en prenant soin de nous et en rendant visibles les liens qui nous unissent, que nous limiterons notre impact sur la planète et que nous irons vers une humanité s’inscrivant dans la biosphère plutôt qu’allant à son encontre. Car la T-terre, notre santé, le climat et l’ensemble des règnes vivants sont interconnectés et interdépendants.
Notre experte :
Anais Gauthier est entrepreneure, voyageuse et initiatrice de la communauté Women Solo Travelers et fondatrice de Vivre l’essentiel, Anaïs explore l’aspect sensible de la vie. Elle créé des outils inspirants qui accompagnent à se recentrer sur l’essentiel dans nos vies. Son jeu de cartes d’introspection (re)trouver l’essentiel a été expérimenté par plus de 1800 personnes.
Pour aller plus loin :
Rejoignez le groupe d’explorateurs.rices guidé.e.s par Anaïs Gauthier à davantage se connaître en reliant la réflexion mentale à l’expérience sensorielle, pour vous initier à (mieux) ETRE. Inscriptions jusqu’au 03/02/21 sur son site web : Vivre l'essentiel