Noël porte les germes de la résilience

Qu’évoque la période de Noël pour vous ? Célébration de la naissance du Christ, période de vacances, donner et recevoir des cadeaux, fête de famille... A chacun selon ses croyances et sa conscience.

Le 25 décembre est le début du cycle du soleil qui va gagner chaque jour quelques minutes sur la nuit jusqu’aux journées radieuses du 21 juin, où la durée du jour est la plus longue. Les précédentes civilisations ne s’y étaient pas trompées et avaient marqué cette date de la naissance de Mithra, dieu indo-aryen, surtout honoré à Rome et associé à la lumière et au soleil. Avec le développement du christianisme, la naissance du Christ a été célébrée à la même date afin "d’absorber" les croyances païennes et de fédérer les fidèles autour du message du Christ.

Au-delà de l’histoire, c’est surtout le symbolisme qui est, là, important. 

Au cœur de la profonde hibernation où nous convie l’automne, temps où la nature arbore sa robe de somnolence, cette saison nous invite à l’introspection, au vide, au silence, à nous séparer dans la nuit, le brouillard et l’humidité, des surplus de la période passée, tout comme les feuilles mortes quittent nos arbres intérieurs et extérieurs. Les nuits longues propices au songe laissent se dérouler les possibles qui se déploieront aux saisons à venir. Ainsi, pour marquer la fin de ce moment naturel de destruction, surgit, à l’instar du bout du tunnel, un soupçon de lumière. Le soleil "revient", pour nous éclairer d’abord puis pour nous réchauffer. Noël est alors ce moment particulier de basculement des instants de repli vers les frimas de l’hiver, où tout semble figé. Pourtant sous la glace et les silences grouillent les semences des germes à venir. 

Ainsi, Noël au travers de la naissance du Christ, image du nourrisson dans les bras de la vierge Marie, fait-il ressurgir la vie, symbole du Phénix, de la résilience individuelle et collective.

La virginité symbolique de Marie, blanche comme la glace, virginité de l’intériorité, recèle la capacité à se purifier, à se dépouiller intérieurement afin d’accueillir en son sein le divin, la lumière de la Source. C’est alors cet être de lumière qui donne naissance au Christ et à son message d’espoir, de renouveau, d’amour, de fraternité. Soleil de nos cœurs et lumière de nos âmes. 

Célébrer Noël, c’est se souvenir de cette lumière, de cette possibilité de renouveau intérieur au service de l’amour. Moment privilégié pour prodiguer autour de soi la caresse délicate de la bienveillance, l’onde de compassion au service du bien commun. 

C’est saisir l’occasion de l’automne pour nous refaire une virginité intérieure, c’est-à-dire étendre notre présence intérieure afin d’accueillir la lumière, l’Amour inconditionnel représenté par le Christ, opportunité de renouveau à nous-même, une nouvelle année plus consciente.

C’est aussi renouer avec notre enfant intérieur pour recouvrir les clés du bonheur, de la simplicité de la vie, l’étonnement continu des prodigalités du vivant.

Les cadeaux sont alors ces présents de conscience et d’amour que l’on reçoit et que l’on donne, communion de cœur à cœur et magie des dons et contre-dons.

C’est enfin ce moment de fête et de célébration d’une année qui se termine, pour laquelle nous pouvons apporter toute notre gratitude car qu’elle qu’en soit la couleur, elle nous apporte toujours son cortège d’enseignements. Nous levons une coupe aux bulles de réjouissance et de remerciements, tout prêts à accueillir prochainement la nouvelle année pleine de promesses et de surprises.

Joyeux Noël !