Les crises à répétition ont rendu visible le fait que notre modèle de civilisation se craquèle parce qu’il se transforme en profondeur et fondamentalement.
La mondialisation des échanges via Internet a modifié radicalement les relations entre les individus réduisant la planète à un village mondial. Et la mondialisation économique a transformé l’économie en marché dans laquelle tout est à vendre, tout s’achète notamment les différentes composantes de la Terre : eau, semences, terres et aussi les êtres humains et tous les règnes du vivant.
Dans notre civilisation "moderne" basée sur les valeurs de progrès (l’homme dominant la nature), la croissance est devenue la règle et nous puisons dans les ressources de la planète au point de sérieusement dégrader la biodiversité. Nous avons développé la dynamique de l’entropie (destruction des ressources, obsolescence des objets comme des personnes), ce qui contribue à développer un climat délétère (mal-être, souffrance au travail, burn-out) et une difficulté à voir le futur positivement.
Nos pollutions et surconsommations ont causé des dégradations irréversibles du climat ayant des effets en chaîne (systémiques). Comme nous sommes désormais tous inter-reliés les actions des uns ont des répercussions sur les autres citoyens de la planète, que nous en soyons conscients ou non.
Par ailleurs, l’immédiateté des connexions via Internet et les réseaux sociaux rend accessible toute information à l’instant T et partout sur la planète. Cette accélération perçue liée à l’intensification des données (informations de toutes sortes) et la rapidité de leur transmission donne le vertige et conduit nombre d’entre nous a ressentir le besoin d’un break, l’envie de changer, de faire autrement.
D’une mutation radicale aux pertes de repères
Cette profonde mutation revisite tous nos fondamentaux anthropologiques : rapport au temps (durée de vie qui rallonge), rapport à la mort (la science permet de prolonger l’espérance de vie et apporte des corrections à nombre de nos maux), rapport aux distances, aux transports, à la nature, plus de 70% de l’humanité va devenir citadine nous coupant de facto des rythmes du vivant. La liste est encore longue de tout ce qui est remis radicalement en question. Ce qui signifie des changements de repères, l’émergence de peurs multiples d’autant que notre humanité fait face à des défis qu’elle s’est elle-même fixés. Des défis dont elle ne peut mesurer les conséquences et dont les enjeux globaux rendent encore plus complexes les résolutions.
De la perte de sens à la quête de sens
Ces transformations d’importance et la remise en cause des fondamentaux créent des turbulences économiques, sociétales et politiques qui perturbent les citoyens consciemment ou pas. La perte de sens est le résultat de la perte des repères du modèle de civilisation qui se délite. Par conséquent, cela place chacun dans l’errance de trouver de nouvelles racines à sa quête individuelle de sens.
La prise de conscience écologique qui découle de ces grandes mutations a permis de renouer avec le vivant, de retrouver une alimentation saine (bio et végétarienne), de nous soucier de la qualité de vie et de préserver notre corps des différents stress.
Nous avons aussi pris conscience de notre interdépendance avec tous les règnes du vivant, de notre inscription dans une cohérence d’ensemble et de rechercher, parmi les différents peuples de l’humanité, de nouvelles inspirations pour penser demain. C’est la raison pour laquelle nous avons renoué avec les peuples premiers, afin de comprendre les clés de leur durabilité.
Des changements du monde au changement pour soi
C’est ainsi que ces mutations sociétales ont des effets sur les individus. Nombreux sont ceux qui remettent en cause ces fondamentaux, revisitent leurs priorités, se questionnent sur le sens de la vie, sur la qualité existentielle de leur quotidien afin de trouver de nouveaux équilibres. Aux crises habituelles des évolutions de la vie, les turbulences mondiales accélèrent à la fois la fréquence des remises en question comme la profondeur des interrogations.
Oser changer de vie
L’ampleur des prises de conscience conduit de nombreuses personnes à envisager des changements radicaux d’orientation professionnelle ou personnelle.
Les sauts d’une berge à l’autre sont parfois très exigeants, il est alors question de se mobiliser complètement pour réussir ces changements. Et pour faire face à l’inertie inhérente aux grands changements, il est nécessaire de reconnecter avec l’énergie de l’enfant intérieur, celui pour qui tout est possible, qui n’a pas peur, qui ose en un mot.
Réaliser un saut dans le vide d’une situation connue vers une autre désirée, mais inconnue, nécessite de mobiliser la confiance dans la vie, dans la magie du vivant qui sait répondre à nos désirs d’âme. Et bien entendu avoir également confiance en chacun de soi, dans les trésors de ressources insoupçonnées qui ne demandent qu’à être révélées et réveillées. Alors, conscients de nos possibles, reconnectés à notre désir d’âme, ayant retrouvé l’essence de la vie, tout devient possible. Il nous suffit d’un petit coup de pouce pour sortir de nos coquilles de replis, des peurs et des croyances limitantes et d’ouvrir les coffrets de merveilles inconnues afin d’oser être qui nous sommes, oser changer des pans de notre vie, voire notre vie entière pour nous réaliser pleinement et parfois aller jusqu’à incarner la maxime de Gandhi : "Soyons le changement que nous voulons pour le monde".
L'auteur : Christine Marsan a écrit Oser changer sa vie et Petit cahier d'exercices pour oser changer sa vie, parus aux Editions Jouvence
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