La part de marché de la construction bois s’est multipliée par 4 depuis 10 ans et représente 11,3% de maisons individuelles, 20% des agrandissements, 4,1% de logements collectifs et 4,8% des bâtiments tertiaires privés et publics. La construction bois en France est en augmentation mais représente encore une très faible de part de marché dans le secteur du bâtiment.
Aux États-Unis et au Canada, les maisons individuelles sont en bois dans 90% des cas. Combinant de nombreuses qualités en matière de construction : bonne résistance mécanique aux chocs, à la déformation, à la compression ; il présente également d’excellentes qualités thermiques en agissant comme régulateur de la chaleur. Contrairement aux idées reçues, il résiste bien au feu en se consumant lentement sans se déformer en laissant une fine pellicule noire. Il prend feu à partir de 270° à la différence de la brique et du parpaing qui exploseront rapidement sous l’effet de la chaleur.
Le rôle connu du bois dans la santé humaine
Une étude menée par la faculté d’architecture de Brastislava en Slovaquie décryptée par une équipe de scientifiques et un psychologue a révélé que le bois présent ait des bienfaits sur la santé. Sur le plan psychologique, cette étude explique que la diversité des variations dans la texture et le grain de la matière procure repos et apaisement. Il serait ainsi un allié contre les problèmes liés au sommeil (insomnie, difficulté à s’endormir, angoisses nocturnes... ).
Des études japonaises publiées dans l’International Journal of Environmental Resarch and Public Health de Juillet 2017, ont aussi mis en exergue l'impact positif du bois sur l’activité cérébrale et le système nerveux. En effet, le bois aiderait à lutter contre les angoisses, l’anxiété, la dépression...
Sur le plan médical, une étude conduite par l’Université de Colombie Britannique au Canada a démontré que le niveau de cortisol indicateur du stress et que la pression systolique liée au rythme cardiaque diminuaient significativement dans un environnement dont la matière principale est le bois.
Les chercheurs ont également constaté que le bois favorisait une meilleure récupération après une intervention chirurgicale et diminuait la perception de la douleur. De manière globale, le bois a un effet très positif sur le système immunitaire en régulant l’hygrométrie (l ’ humidité) dans l’air. Il est particulièrement adapté pour les personnes présentant des problèmes respiratoires.
D’après Steven WARE, architecte, biologiste et directeur d’un pôle de Recherche et Développement, l’utilisation des matériaux biosourcés comme le bois confère une certaine intelligence et de super-pouvoirs aux constructions. Révélée par de nombreuses études scientifiques, médicales et psychologiques, la présence du bois dans les intérieurs est une réponse biophilique au bien-être.
Projets de recherche en cours : "bois H2" et "bois santé"
Actuellement, un projet de recherches scientifique est initié par l’Ecole Supérieure du Bois basée à Nantes avec la collaboration de chercheurs scientifiques du CHU de Nantes et d’Angers. Cette étude scientifique nommée « Bois H 2 » développe plusieurs axes d’exploration : l’activité bactéricide et/ou bactériostatique (qui inhibe la multiplication des bactéries sans les éradiquer), l’observation de ce que deviennent les bactéries (piégées, détruites ou en phase de latence) ainsi que son activité antifongique et son comportement en milieu contaminé.
À ce jour, peu d’établissements hospitaliers utilisent le bois en raison de sa surface poreuse perçue comme inappropriée dans des environnements sensibles aux infections microbiennes (nettoyage, contamination... ).
Cette investigation scientifique a donc pour objectif principal de mettre en lumière le mécanisme d’action du bois en contact avec des bactéries ou des champignons. Cette étude doit aussi permettre de distinguer les caractéristiques et les effets des différentes essences de bois avec les bactéries et champignons. Effectivement, une souche bactérienne peut être très fortement impactée par une essence de bois particulière et ne présenter aucune réaction au contact d’une autre.
À terme, les doctorants, chercheurs et étudiants souhaitent contribuer à réhabiliter l’utilisation du bois dans le milieu de la santé et notamment dans l’environnement hospitalier. Les premiers résultats sont encourageants et concluants et des interactions fortes essences/souches bactériennes se sont révélées.
Pendant 3 ans, c’est une équipe scientifique pluridisciplinaire travaillant au CHU de Nantes et d’Angers qui est mobilisée sur ce projet. À titre anecdotique, il est à rappeler qu'Angers se distingue dans la recherche du bien-être et de la santé humaine en étant récemment définie comme la « 1 ère ville la plus écolo de France » (selon une enquête menée par un magazine).
Dans une autre démarche, le projet « Le Bois Santé » vise à développer des molécules issues de substances extractibles du bois à destination des marchés pharmaceutiques et nutritionnels en santé humaine et animale. D’un montant de 3,2 millions d’euros, cette étude a pour but de prouver que le bois n’est pas simplement un matériau de construction mais est également une source de matière première naturelle permettant de produire des principes actifs thérapeutiques à haute valeur ajoutée.
Plusieurs familles de molécules ont déjà pu être identifiées pour répondre à des besoins thérapeutiques.
Les principales pathologies ciblées dans le cadre du projet « Le Bois Santé » concerne les maladies neurodégénératives, les complications dues au diabète, les maladies infectieuses et les maladies pulmonaires chroniques.
La place du bois dans la constrution au service de la santé
De plus en plus de bureaux, d’hôtels, d’écoles ou de maisons de retraite ont opté pour une construction ou des agrandissements en bois convaincus des bienfaits que celui-ci peut apporter. En effet, le bois a pour vertu de favoriser la créativité, la productivité, la concentration et l’attention ainsi que l’apprentissage .
Quant aux maisons individuelles ou aux logements collectifs en bois, ils cumulent des qualités thermiques permettant des économies d’énergie mais apportent également un bien-être notable et des effets bénéfiques sur la santé. À l’heure où le retour à la biophilie, aux médecines douces et donc à nos origines est de plus en plus recherché, les projets scientifiques en cours sont porteurs d’espoir pour contribuer à révolutionner le milieu médical de demain !