Cet article a été publié dans le magazine FemininBio #18 août-septembre 2018
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Il est bon de savoir que les ondes électromagnétiques ont deux effets sur les êtres vivants. Les effets thermiques provoquent un réchauffement des tissus. Les effets athermiques, eux, sont attribués à des réactions physiologiques induites par de "faibles" rayonnements lors d’expositions chroniques.
Les dommages provoqués affectent les systèmes nerveux (asthénie, troubles du sommeil, céphalées, etc.), endocrinien (dysfonctionnement des gonades, des surrénales, de la thyroïde) et immunitaire.
Valeurs limites d’exposition
Pour protéger la population, des valeurs limites d’exposition(1) ont été définies en France par le décret N° 2002-775 du 3 mai 2002.
Ces valeurs limites sont fondées sur les travaux de l’ICNIRP, la Commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants, c’est-à-dire les rayonnements non radioactifs.
Ces valeurs dépendent de la fréquence ou de la longueur d’onde.
Par exemple, pour la téléphonie mobile 2G la valeur maximale est de 41 V/m pour 900 MHz ; elle est de 58 V/m, pour 1 800 MHz ; pour la 3G elle est de 61 V/m tout comme pour la Wi-Fi et les fours à micro-ondes.
Mais il y a des exceptions. Ainsi, la charte signée entre la Ville de Paris et les opérateurs de téléphonie mobile établit des valeurs limites de champ de 2V/m pour l'exposition du public dans les lieux de vie, en complément des valeurs réglementaires françaises.
Cela peut sembler étrange que pour toute la population française les valeurs soient de 41 à 61 V/m et que pour les Parisiens elles soient seulement de 2 V/m !
De même, il existe d’autres normes pour protéger les systèmes électroniques. Ce sont des normes de compatibilité électromagnétique incluant les notions de "système coupable", de "système victime" et d’"immunité électromagnétique".
Une immunité insuffisante face à une source de perturbation conduit à un dysfonctionnement du système électronique. Les normes fixent à 3 V/m le niveau de champ électromagnétique que doivent pouvoir supporter ces appareils sans que leur fonctionnement ne soit perturbé de manière inacceptable. Ceci pour des appareils qui sont en métal et/ou en plastique.
Qu’en est-il pour l'être humain ? On comprend que les normes pour la population envisagent l’homme comme un superhéros qui peut mieux résister aux ondes électromagnétiques que des appareils électroniques. Pourquoi ?
L'historique de la création des normes
Un peu d’histoire nous permet de comprendre comment ont été créées ces normes. La Commission internationale pour la protection contre les rayonnements non ionisants a été créée par des scientifiques issus du domaine du nucléaire. Il s’agit d’une organisation non gouvernementale (ONG), association de droit allemand.
Elle a proposé en 1988 un guide pour l’établissement de limites d’exposition aux champs électriques, magnétiques et électromagnétiques en se basant sur une lecture de la littérature scientifique publiée avant 1988. Ce guide n'est fondé que sur des effets immédiats sur la santé tels que des chocs et brûlures provoqués par le contact avec des objets conducteurs ou encore l'élévation de la température des tissus sous l'effet de l’absorption d'énergie liée à l'exposition aux champs électromagnétiques.
Les effets athermiques n’étaient pas reconnus comme nocifs.
Depuis, de nouvelles technologies – 3G, 4G, Wi-Fi et Bluetooth, courants porteurs en ligne (CPL) – se sont développées. Outre le fait que cette étude est ancienne eu égard au développement des nouvelles technologies, nous observons que ces scientifiques envisagent l’homme comme un "cadavre", c’est-à-dire un être dont le cœur et le cerveau ne fonctionnent pas. C'est comme si les ondes électromagnétiques pouvaient seulement réchauffer les tissus sans avoir d’impact sur le cœur, le cerveau et les autres organes.
Homo electromagneticus
Mais l'être humain est électromagnétique ! La preuve avec l’électrocardiogramme.
Ce n’est pas EDF qui produit cette activité électrique mais bien notre corps qui produit l’électricité naturelle biologique et, en même temps, le champ magnétique qu’on peut mesurer par magnéto-cardiographie.
Notre cerveau est un émetteur d’ondes électromagnétiques que les médecins enregistrent à l’aide de l’électro- encéphalographie. La bande de fréquence de notre cerveau se situe entre 0,1 et plus de 40 Hz : c’est un véritable émetteur basse fréquence.
Nous sommes également toutes et tous électrosensibles. Le seuil de sensibilité aux ondes électromagnétiques environnantes est variable en fonction de notre constitution, de notre morphologie, de notre terrain héréditaire. Ce seuil est en moyenne deux fois plus faible chez les femmes que chez les hommes.
Le fonctionnement d’un être vivant peut être considéré globalement comme un ensemble de processus électriques en interaction avec des mécanismes biochimiques continuellement en interaction avec l’environnement extérieur. Ainsi notre corps émet des ondes électromagnétiques et en reçoit.
Les usages au quotidien
La situation actuelle concernant les rayonnements électromagnétiques non ionisants (basses fréquences, radiofréquences) rappelle la situation du début du siècle dernier lors de la découverte de la radioactivité (rayonnement électromagnétique ionisant).
Marie Curie, deux fois prix Nobel (physique et chimie), a passé pendant ses recherches de longues heures exposée à des substances radioactives. Elle a développé une leucémie dont elle est morte.
Certains chercheurs portaient comme pendentif du sel radioactif dans un flacon autour du cou. Cela a été fatal à certains. À cette époque les scientifiques ne connaissaient pas le danger des produits radioactifs. Ils l’ont payé de leur santé et de leur vie.
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Aujourd’hui, on porte le téléphone portable dans une poche à côté du cœur, les jeunes hommes le portent dans une poche de pantalon à côté de leur système reproductif, les femmes enceintes gardent leur Smartphone dans un sac à côté de leur ventre...
Officiellement, aucun problème, car les téléphones portables correspondent bien aux normes. Leur indice de débit d'absorption spécifique DAS (plus le DAS d'un appareil radioélectrique est faible, moins cet appareil est potentiellement dangereux pour la santé en ce qui concerne l’effet thermique) doit être de moins de 2 W/kg.
L'interrogation qui est soulevée ici est que les mesures de DAS de téléphone portable sont effectuées sur la tête d’un mannequin dont le cerveau est représenté par un liquide spécial. Existe-t-il un liquide pouvant remplacer notre cerveau, avec ses 100 milliards de neurones ?
Tolérance des ondes et sentiment d'agression
La notion de tolérance permet de comprendre que si les nuisances environnementales, dont font partie les ondes électromagnétiques (tout comme l’exposition aux produits chimiques), dépassent un certain seuil (durée, intensité), des symptômes subaigus ou aigus peuvent apparaître, par dépassement du seuil de tolérance de l’organisme d’un individu donné.
D’autre part, l’augmentation de la durée d’exposition et/ou du nombre de sources et du type d’ondes électromagnétiques (en particulier l’augmentation du nombre d’appareils dits "communicants" et "connectés") a pour conséquence logique d’augmenter le nombre d'individus présentant des symptômes d’intolérance à ces ondes.
L’immersion dans ce "brouillard électromagnétique" ambiant moderne, de plus en plus dense, provoque des ressentis d’agression quasi permanents pour notre système nerveux autonome. Ces perceptions sensorielles inconscientes sont transmises au système nerveux central.
Symptômes d'intolérance aux ondes
Les symptômes résultant de cette immersion ne sont pas spécifiques à un impact sur la santé des ondes électromagnétiques. Ce sont en effet des symptômes fréquemment rencontrés dans la population générale, pouvant s'apparenter à ceux d'autres syndromes ou pathologies, et l’hypothèse de l’influence des ondes électromagnétiques n’est alors même pas évoquée.
L’évolution se fait donc vers la chronicité et suscite une incompréhension de la part de l'entourage professionnel et familial, source d’isolement, aggravé par la non-reconnaissance médicale.
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Les premiers symptômes d’intolérance aux ondes électromagnétiques résultent, au-delà d’une simple alerte, de la tentative d’adaptation de notre organisme.
Cette sur-sollicitation de notre système sensoriel entraîne un stress du système neuro-hormonal qui a pour conséquence, à court, moyen ou long terme, l’apparition de désordres physiologiques, psychologiques et physiques, qui peuvent aboutir à l’épuisement de notre organisme lorsqu’il ne parvient pas ou plus à s’adapter pour résister(2).
Avis d'expert sur l'effet des ondes éléctromagnétiques : professeur Youry Grigoriev
Le professeur Youry Grigoriev, docteur en médecine, président du Comité national russe sur la protection contre les rayonnements non ionisants et membre du Comité "EMF and Health" de l’Organisation mondiale de la santé, est un expert du rayonnement électromagnétique ionisant (plus de soixante ans d’expérience) et non ionisant (quarante ans d’expérience).
Il évoque :
- l’exposition involontaire, chronique, 24 heures sur 24, de toute la population aux champs électromagnétiques complexes, modulés et de large spectre des stations de base de la téléphonie mobile ;
- l’augmentation continue du niveau des ondes électromagnétiques artificielles ;
- l’effet biologique, en cours d’étude ;
- l’absence d’étude, y compris pour les effets à long terme ;
- l'absence de lien direct entre une dose et sa réponse ;
- l'importance de la modulation ;
- des normes actuelles qui ne protègent pas la population et qui sont basées davantage sur les besoins de l’ingénierie que sur des études biologiques ;
- l'absence de mesures décisives.
En conclusion, selon le professeur Grigoriev, c’est la première fois dans l’histoire de la civilisation que des enfants sont dans un groupe à risque à cause de l’impact permanent des ondes électromagnétiques sur leur cerveau.
De plus, le téléphone portable est comme un four à micro-ondes qui serait utilisé porte ouverte, avec l'émission d’ondes électromagnétiques de large bande de fréquence.
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Les risques pour les enfants
Selon le professeur Grigoriev, les problèmes de santé suivants sont susceptibles d’être rencontrés, dans un avenir proche, par les enfants qui utilisent des téléphones portables :
- perturbation de la mémoire ;
- diminution de l’attention ;
- diminution des capacités d’apprentissage et des capacités cognitives ;
- irritabilité ;
- troubles du sommeil ;
- augmentation de la sensibilité au stress ;
- accroissement de prédispositions épileptiques ;
- perméabilité de la barrière hémato-encéphalique ;
- changement cytologique dans les cellules nerveuses du cerveau ;
- développement de tumeurs du cerveau et du nerf acoustique.
Avez-vous pris en compte le facteur géophysique sur votre exposition ?
Il existe encore un facteur naturel qui peut jouer un rôle important sur la santé des êtres vivants, c’est le facteur géophysique.
Toute la Terre est couverte par un réseau tellurique représenté par des failles de différentes dimensions. Les plus grandes failles limitent les plaques tectoniques.
Dans les failles, il y a des émissions d’ondes électromagnétiques naturelles pulsées. On peut ainsi constater, au niveau des failles, un dégagement de différents gaz (dont le radon), une anomalie magnétique ou une anomalie gravitationnelle.
Les animaux réagissent très vite par leur comportement à ces failles. Ainsi l’installation d’un pylône avec des antennes-relais à 1 kilomètre de distance d'un croisement de failles provoque un changement du comportement des vaches ; par exemple celles-ci ne veulent plus entrer dans la salle de traite si elle se trouve sur cette faille. Quelque temps après on peut constater une augmentation du taux de leucocytes dans le lait.
Des poules peuvent par exemple devenir agressives et cannibales, et pondre des œufs avec une coquille molle ou même sans coquille.
Si une maison se trouve sur une faille, ce facteur s’ajoute à l’impact des ondes électromagnétiques artificielles et a des conséquences sur les habitants de la maison.
Toutefois certaines mesures, outre un déménagement, peuvent être prises pour améliorer son lieu d'habitation. Pour cela il est bon de se rapprocher d'experts qui peuvent proposer des solutions.
(2) Plus d’informations sur le site du Dr Pascale Miniou (www.docteurpascaleminiou.com) et le site de l’association Géophelicia (geophelicia.org).
Les auteurs :
Alexandre Rusanov, Ingénieur-géologue, diplômé de l’Université de Moscou,
Master en informatique industrielle, diplômé de l’Ecole Nationale d’Ingénieur de Brest
Directeur de SARL TELLUS. Etude de l’impact de l’environnement électromagnétique naturel et artificiel sur les êtres vivants. Développement des protections contre les nuisances électromagnétiques.
Pascale Miniou, Docteur en médecine, diplômée de la Faculté de Médecine de Brest.
Médecine générale à orientation Naturothérapie & Médecine Environnementale (HyperSensibilité aux Champs ElectroMagnétiques, Sensibilité Chimique Multiple)