Voici un nouveau paradoxe que nous avons à gérer. Les femmes sont très heureuses d’avoir gagné émancipation, libération de leurs droits, reconnaissance de l’égalité avec les hommes et parité en entreprise comme dans la sphère politique. Cette nouvelle réalité révolutionne non seulement leur rôle mais aussi celui des hommes.
Les hommes ont ainsi eu l'opportunité d’explorer les rôles jusqu’ici détenus par les femmes tels que s’occuper des enfants, certains choisissant d’ailleurs de rester à la maison pour s’occuper au quotidien de leurs enfants. De fait, ils assument davantage de tâches ménagères ce que les femmes avaient aussi largement réclamé.
Mais il semble que cette répartition des tâches soit finalement perçue psychologiquement comme une inversion et ait un effet négatif sur le désir des femmes pour les hommes.
Sommes-nous encore prisonniers de nos archaïsmes ?
En effet, si d’un coté l’émancipation des femmes, la possibilité de changer de rôles ne rime pas avec le changement de représentations de chacun sur les rôles des genres et des sexes alors nous expérimentons un clivage.
Certaines femmes rêvent encore du Prince charmant, de l’homme fort qui apporte la sécurité, l’argent dans le foyer, de l'épaule sur laquelle on peut s’appuyer, de la fierté du métier du mari avec les effets de reconnaissance sociale et matérielle... mais elles souhaitent aussi l’égalité, la parité, la répartition des tâches.
Il nous faut donc faire le ménage dans nos représentations et nous réinventer Homme et Femme comme des personnes à part entière, dont chacun, selon sa singularité, peut choisir son métier, ses activités, ses rôles et ses tâches sans que le choix de travailler à l’extérieur ou de s’occuper du ménage n’ait d’effet sur l’amour et la libido.
A chaque changement important dans la société, il existe un retard des représentations collectives sur la réalité, d’autant que l’imaginaire social est largement entretenu par les jouets, la publicité, la consommation, sur les bases les plus archaïques de nos archétypes collectifs. Ainsi, de nombreux jouets sont encore clairement "ciblés" pour des filles ou pour des garçons, les publicités entretiennent les couleurs rose pour les filles et bleu pour les garçons ou les clichés homme/femme telle One Million/Lady Million de Paco Rabanne par exemple.
Que la consommation ait besoin de nourrir nos archaïsmes, cela se comprend, c’est plus facile et plus rapide à vendre. Mais pour chaque homme et chaque femme, l’enjeu de la métamorphose intérieure et par la suite de la relation est un défi de chaque jour.
Se réinventer ?
Cela implique pour chacun de nous de revisiter notre masculin et notre féminin intérieurs et chaque facette comporte aussi bien ses zones de lumière que ses zones d’ombre.
Cela conduit chaque couple à discuter, partager, redéfinir les rôles et les représentations associées afin de prendre conscience de ce qui se joue pour chacun et combien nous sommes prisonniers dans la relation amoureuse des conditionnements familiaux, historiques, sociétaux et des rôles attendus de genre.
Réussir une vie d’Homme ou de Femme debout et une relation de couple joyeuse et mature implique les mots qui libèrent, qui nous libèrent de nos déterminismes et de nos carcans, qui nous permettent de nous réinventer en tant que personne et de créer le miracle de l’amour qui dure parce qu’il a trouvé les clés de la renaissance.
"Il faut parfois mourir à soi-même pour faire apparaître l’Homme nouveau. Je veux dire l’homme régénéré, purifié, délivré de ses démons, et auquel est promise la vraie vie." François Garagnon