Ceci est une histoire vraie.
L'histoire d'un paradis rendu possible par deux personnes exceptionnelles.
En 2000, Dominique Mauer abandonne son métier d'éleveuse et se dédie à la sauvegarde des animaux. En 2009, elle crée l'association Domaine des Douages dans la Nièvre. Sa mission : offrir une existence paisible à ses 750 ovins sauvés de l'abattoir.
Depuis, la vie de Dominique et celle de son fils Jonathan sont mises, humblement, au service des brebis, des béliers et des agneaux que leur sanctuaire accueille. Leurs journées et leurs nuits sont rythmées par les besoins de cette grande "famille" s'étalant sur 90 hectares : le nourrissage, la tonte, l'agnelage, les soins et les travaux quotidiens. De temps en temps, des bénévoles y passent donner un coup de main.
Le blog du Domaine des Douages foisonne des aventures vécues au milieu de ces animaux, des histoires inattendues, des drôles d'observations sur leurs personnalités, habitudes, manies et caprices, sur leur solidarité de groupe et leur émouvante capacité d'assumer d'une façon collective la maternité.
En voici un extrait
Au moment de l’agnelage, si elles en ont la possibilité, les brebis laissent à la future mère, un espace vide autour d’elle. Les agneaux eux-mêmes respectent ce lieu. La mère peut alors faire son petit en toute quiétude. Sitôt le petit né, la brebis pousse un bêlement très particulier que tout éleveur connaît bien afin de se faire reconnaître de son agneau au milieu du troupeau. Peu à peu, certaines mères viennent voir le petit dernier à tour de rôle.[...]
Après environ trois semaines, un système de crèche se met en place. Quelques brebis veillent chacune sur une dizaine d’agneaux, pendant que leurs mères respectives vont brouter l’herbe verte plus loin. J’ai remarqué qu’une espèce de roulement se faisait à tour de rôle permettant aux mamans de se reposer un peu.
Je pourrais vous raconter des heures d’anecdotes sur mes moutons. Cet animal, comme tous les animaux du reste, n’est pas juste de la viande sur pattes. Il mérite un peu plus d’estime de notre part.
Doit-on admettre que la vie des animaux de ferme n’a pas d’importance et que l’inéluctable aboutissement de l’existence de ces êtres vivants n’est que la souffrance des transports sans fin et celle des abattoirs sordides ?
Les images prises en début de cette année par l'équipe de L214 au refuge du Domaine des Douages retiennent le bonheur et la paix, la compassion et le labeur qui règnent dans ce refuge.
Mais la vie de ce paradis risque de connaître une fin vertigineuse.
Le sanctuaire du Domaine des Douages traverse, aujourd'hui, un moment difficile : il y a quelques mois, Dominique et Jonathan ont reçu un avis d'expulsion. Le propriétaire du site est endetté, alors la maison et les terres sont saisies et seront vendues aux enchères. Le Président de la Fondation pour une Terre Humaine s'engage à aider financièrement Dominique et Jonathan pour qu'ils puissent, à terme, racheter le domaine.
Mais des éleveurs de bovins pour la viande et la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (SAFER) se sont montrés intéressés par l'acquisition de ces terres. S'ils finissent par acheter le site, les moutons du Domaine des Douages seront envoyés à l'abattoir.
L'histoire des lieux commence à être médiatisée. Cinq associations se mobilisent afin de préserver le travail remarquable de Dominique et de Jonathan, ainsi que la vie des 750 animaux qui se trouvent actuellement au refuge du Domaine des Douages.
L214, la Fondation 30 millions d'amis, la Fondation Brigitte Bardot, la Fondation pour une Terre Humaine et l'OABA lancent une pétition – qui a déjà recueilli plus de 68.000 signatures sur la plateforme change.org – et adressent une lettre commune au Président de la SAFER, au Préfet de la Région Bourgogne et à la Préfète de la Nièvre.
Aujourd'hui, le Domaine des Douages a besoin de notre aide !
Nous pouvons signer la pétition et faire des dons qui offriront au plus grand sanctuaire de l'Europe la chance de continuer à exister tel qu'il est : comme un paradis !
Pour une expérience de lecture optimisée, retrouvez cette tribune dans votre magazine iPad de juin 2014.