L'adolescence est une phase du développement humain physique et mental sujette à de grands bouleversements et questionnements. Les jeunes peuvent littéralement se perdre de vue comme individus et perdre le fil de leur vie alors qu'ils aspirent à un avenir meilleur. Trop médicalisés et incompris, les supports actuels abordant l’éducation sexuelle n'informent pas toujours suffisamment les ados.
Dédiaboliser et informer sur les règles
Une enquête réalisée auprès de 2300 femmes montre que 45 % d’entre elles pensent avoir été mal informées au moment des premières règles. C'est pourquoi beaucoup d’adultes peinent à en parler concrètement et positivement avec les jeunes afin de changer le regard porté sur ce phénomène naturel. Et aujourd’hui, avec Internet, l’information est disponible, mais les messages véhiculés restent peu flatteurs pour les menstruations.
L’information transmise à l’immense majorité des préadolescentes se termine par ce cruel dilemme "tampon ou serviette ?" alors qu'en réalité, il en existe de toutes sortes : culotte menstruelle, cup, éponge... Il est donc absolument nécessaire de présenter toutes les alternatives aux jeunes filles afin qu'elles puissent faire des choix personnels et éclairés, en fonction de leur flux mais aussi de leurs besoins, quitte à mixer plusieurs solutions. Aussi, une douleur comprise et circonscrite prend moins d’ampleur qu’une douleur qui semble prendre tout le ventre. Une jeune fille ayant ces information peut apprendre à s’observer dans ses variations et en faire une force.
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"Les règles ne sont ni une honte ni une condamnation à quarante ans de douleurs et saignements. Elles sont l’une des multiples expressions du cycle menstruel, fonctionnement biologique naturel qui donne aux femmes de précieux indices sur leur état général. En parler objectivement et positivement avec nos préados est donc un gage de réussite pour leur entrée dans la vie cyclique." expliquait l'experte en cycle menstruels Gaëlle Baldassari dans un précédent article pour FemininBio.
Discuter de la sexualité et avertir sur la pornographie
Aujourd’hui, en matière d’éducation sexuelle, les enfants nés dans les années 2000 sont bien moins démunis que ne l’étaient leurs parents à leur âge ; ils peuvent facilement trouver des réponses à leurs questions sur Internet. Ils ont souvent des interrogations liées à la sexualité, qu’il s’agisse de conseils techniques sur les infections sexuellement transmissibles et la contraception ou sur des sujets plus personnels tels que la "peur de dire non", l’éjaculation précoce ou encore l’homosexualité.
La plupart des parents auront envie de mettre leur grain de sel dans cette éducation sexuelle, ne serait-ce que pour s’assurer que leur enfant est en sécurité. Reste à savoir comment aborder le sujet. Bonne nouvelle : sur ce point, psychologues et sexologues semblent se rejoindre, comme nous l’explique le Dr Marie-Claude Gavard, psychiatre et psychanalyste qui a notamment contribué au projet education-sensuelle.com, site d’info à destination des adolescents.
Règle d'or : Pas de questions directes mais une ouverture constante, à moins que l’enfant ne pose des questions précises, on évite absolument d’aborder le sujet directement. Et lorsqu’un ado pose une question précise ? Premier réflexe incontournable : lui demander ce que lui en pense. D’abord parce que c’est lui signifier que l’on considère son point de vue. Ensuite, parce qu’il est très pratique de savoir ce qu’il sait déjà afin de corriger une connaissance éventuellement erronée.
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L’éducation sexuelle passe aussi par l’école car les établissements aussi se chargent de plus en plus (et de mieux en mieux) de l’éducation sexuelle des enfants.
Concernant la pornographie, il est important de s’assurer que les enfants savent qu’il ne s’agit pas de la réalité. Que ces images, dans lesquelles l’autre est considéré comme un objet, ne reflètent en rien le quotidien de la sexualité des couples. Il est bon de leur rappeler ou de leur dire que, dans la vraie vie, la sexualité est basée bien sûr, sur l’amour et la complicité.
Bien que très concrète, la question de la contraception n’est pas forcément plus simple à aborder. Et les garçons aussi doivent être sensibilisés au sujet, la contraception ne devant plus seulement être une affaire de femmes, en évoquant les infections sexuellement transmissibles par exemple.
En conclusion quel que soit le sujet abordé : il ne faut jamais faire preuve d’intrusion ni poser de questions qui peuvent gêner un adolescent. Il faut avancer avec prudence, laisser passer du temps.