Ce mercredi 5 octobre, les sénateurs devaient débattre de l'introduction d'un seuil de 20 % d'aliments bio dans les restaurations collectives d'ici 2020. Un débat qui n'aura pas lieu. Mardi 4 octobre, l'amendement déposé par les écologistes Joël Labbé (Sénateur du Morbihan) et Brigitte Allain (Députée de Dordogne) a été rejeté par la commission spéciale chargée du projet de loi Égalité et Citoyenneté.
L'objectif de l'amendement était basé sur deux articles. Le premier visant à introduire 40 % d'alimentation durable dans la restauration collective, dont 20 % de produits bio. Le second proposant l'intégration d'objectifs d'alimentation durable dans la Responsabilité sociale des entreprises (RSE) -manière dont les entreprises intègrent, sur une base volontaire, des préoccupations sociales, environnementales et éthiques dans leurs activités économiques.
Ces articles seraient venus compléter l'article 47 de la loi Égalité et Citoyenneté: «Dispositions relatives à un égal accès à une alimentation saine et de qualité pour les citoyens sur les territoires».
Les citoyens et leur assiette: le bio gagne
La Fédération nationale d'agriculture biologique (FNAB), la Fédération nationale des parents d'élèves (FCPE) et l'association Agir pour l'environnement ont manifesté leur mécontentement. Dans un communiqué, les trois organismes rappellent que la baisse des inégalités passe aussi par la restauration collective «pour de nombreux enfants d'origine modeste, le repas à la cantine constitue le seul repas équilibré qu'ils seront susceptibles de recevoir dans la journée».
Au delà de l'accès à une nourriture plus saine, cet amendement pouvait permettre aux agriculteurs de circuits-courts d'être mieux rémunérés et de faire valoir leur compétences en agriculture bio-environnementale. Selon un sondage Ifop, réalisé le 13 janvier 2016, 76 % de la population française est favorable à l'introduction de produits bio et de circuits-courts dans les restaurations collectives publiques et privées.
Pour soutenir le projet de loi, l'association Agir pour l'environnement met en ligne une pétition. Toutefois, si la censure de l'amendement est maintenue, les acteurs du bio à la cantine pourraient se regrouper autour de l'autre grand projet de loi visant à favoriser l'ancrage territorial de l'alimentation. L'amendement y est aussi envisagé.