Dans la contraception, l'IVG comme dans l'accouchement, les sages-femmes sont les gardiennes de la condition féminine. C'est ce rôle si précieux pour la société que la réalisatrice Audrey Gloaguen a souhaité mettre en avant dans son documentaire, en partant à la rencontre d'une vingtaine de professionnel.les de la maternité de Bourgoin-Jallieu (Isère). Là-bas, plus de 1400 nouveaux-nés voient le jour entre les mains de ces "donneuses de vie", tandis qu'un étage plus bas, des sages-femmes plus militantes proposent dans une maison de la naissance un accouchement personnalisé et sans péridurale.
A lire aussi Témoignage : j'ai vécu un accouchement extatique
Deux visions de la vie réunies au sein d'un même établissement, ayant une ambition commune : la solidarité entre femmes, au service de la vie.
La note de la réalisatrice Audrey Gloaguen :
"J’ai souhaité mettre les sages-femmes en lumière, les sortir de la pénombre où la société les tient. Elles restent en effet peu considérées, alors même qu’elles sont présentes aux moments les plus importants de la vie d’une femme. Profession négligée, mais profession rebelle, aussi, qui depuis quelques années cherche à se libérer du patriarcat. À l'origine, ces femmes étaient des « prêtresses ». Puis elles ont vu les médecins accoucheurs s'imposer à leurs dépens. Elles veulent aujourd’hui regagner leur place.
Pour ce film, j’ai cherché un lieu unique, permettant de montrer l’éventail des approches possibles dans ce métier si crucial. J’ai choisi de poser ma caméra au Centre hospitalier de Bourgoin-Jallieu, qui abrite une maternité classique et une nouvelle maison de naissance.
Mercedes, Eleonora, Nathalie et Roselène, 4 sages-femmes militantes et tonitruantes, m’ont accordé une confiance totale pour que je les filme au quotidien, pendant plus d’un an.
Eleonora vit avec le stress d’une naissance qui tournerait mal, tout en jonglant avec les salles d’accouchement et les contraintes inhérentes au système hospitalier. Un étage plus bas, à la maison de naissance, Nathalie, elle, essaie de redonner confiance aux femmes pour accoucher de manière « naturelle », sans péridurale.
Toutes différentes, mais toutes tendues vers cette aspiration renouvelée d’une entraide entre femmes, cet idéal émouvant et politique qu’on appelle « la sororité »."