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La vie des "poulets de chair", une dérive inhumaine

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Des poulets dans le "bac de ramassage" ©Anonymous for animal rights
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L 214 Éthique et Animaux
L 214 Éthique et Animaux
Mis à jour le 25 février 2021
Le "poulet de chair" est la viande la plus appréciée en France. Vendue en moyenne 3€ le kilo, le poulet d'élevage intensif grandit dans des conditions innomables. Antibiotiques, bactéries et mauvais traitements, l'association L.214 nous ouvre les yeux sur ce qu'est vraiment une vie de poulet.

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La viande de poulet, promue comme "légère" et pauvre en cholestérol, représente la protéine animale placée au top des ventes en France. La production de volaille de chair a doublé au cours des 30 dernières années. Aujourd'hui, on consomme pas moins de 15,6 kilos de viande de poulet par personne et par an. Cette demande accrue a engendré une production gigantesque et un traitement à l'égard des animaux apparenté aux utopies noires de la littérature.

Ce qui compte, avant et par-dessus tout, dans la courte existence des poulets de chair, c'est leur poids. La masse de viande qu'ils "fournissent". Ils représentent des chiffres : on les quantifie en kilos et – dès qu'ils sont inanimés – en tonnes de viande. Leur durée de vie est, en moyenne, de 40 jours. La preuve qu'ils ont existé sont les graphiques enregistrant scrupuleusement leur courbe de croissance, la nourriture consommée, les médicaments qui leur ont été administrés. 

Des risques pour la santé humaine

La sur-densité des élevages va de pair avec l'antibiothérapie soulevant des questions inquiétantes sur la menace de l’antibiorésistance chez les humains. A part la médication "officielle", il y a parfois celle non-déclarée, que des éleveurs pratiquent en dehors de tout contrôle, en s’approvisionnant au marché noir d'antibiotiques – un commerce florissant en Espagne – à moindre coût, comme l'a montré le récent reportage de Capital sur M6, Les secrets du poulet premier prix. 

Des élevages immenses et des animaux manipulés génétiquement    

En France, les poulets à croissance rapide, élevés d'après ces standards dans des élevages intensifs, représentent 80% des poulets abattus. 

Autrement dit, chaque année, 740 millions de poulets sont entassés par milliers dans des hangars à lumière artificielle (entre 18 et 25 oiseaux par mètre carré), engraissés à un rythme dénaturé et souvent soumis aux antibiotiques pour éviter "les pertes". 

La manipulation génétique obéissant à l'impératif de la rentabilité génère souvent des boiteries (les poulets n'arrivent pas à tenir sur leur pattes) et fait de l'insuffisance cardiaque une cause fréquente de souffrance et de mortalité parmi les poulets de chair, car leur cœur n'arrive pas à se développer assez vite pour s'adapter à la croissance du corps. 

Quand leur vie arrive à l'échéance, on les ramasse violemment, soit à la main, soit à l'aide d'une véritable moissonneuse qui les "aspire". Apeurés, heurtés, maltraités, ils sont ainsi propulsés dans des caisses partant vers l'abattoir. 

Ils voient la lumière du jour pour la première et la dernière fois lors de cet unique et dernier voyage. Au moment du "tri", il y a toujours des oiseaux gisant écrasés sur un sol plein de déjections et parfois de parasites, dans un milieu où les bactéries et les risques d'épidémies prolifèrent. 

Le processus d'abattage des poulets

Des vidéos d'enquêtes réalisées par l'association L214 en 20072010  et 2013 dénoncent les conditions de vie des animaux dans ce type d'élevage que presque tout le monde s'accorde à voir comme une dérive inhumaine, ainsi que leur mise à mort, avec ou sans étourdissement préalable. 

Pour l'abattage, les poulets sont suspendus par les pattes, électrocutés en guise d'étourdissement où l'on ne compte pas les "ratés", ou sont saignés directement – ce n'est qu'une étape dans un "cycle de production" soucieux, avant tout, des "bénéfices". 

Après l'abattage, un vaste processus de découpe et de transformation est destiné à rentabiliser tout ce qui peut l'être de ces oiseaux, y compris les carcasses gardant les restes infimes de chair : elles fournissent finalement la célèbre viande séparée mécaniquement (VSM) entrant dans la composition des saucisses, knackis, nuggets etc., dont la simple vue serait en mesure de dégoûter les plus gourmands.

L'enthousiasme injustifié pour l'élevage du poulet de Bresse

Entre le poulet de Bresse qui gambade dans les champs pour devenir un "mets de luxe", égérie de l’élevage "respectueux", bio et "humain", et les poulets issus des élevages intensifs vendus à environ 3 euros le kilo, les médias s'exaltent et s'indignent d'une façon tout à fait prévisible. 

Ils évitent de rappeler que les poulets de Bresse restent enfermés pendant 10 à 15 jours dans des cages en bois et dans l'obscurité avant d'être abattus ou que les chapons de Bresse sont castrés sans anesthésie, opération très douloureuse générant la mort des nombreux poulets. 

A l'accoutumée, les journalistes invitent les consommateurs à prendre leurs responsabilités et à acheter moins, mais de meilleure qualité. Et si l'on choisissait de ne plus manger de viande, avec des bénéfices immédiats et incontestables pour la vie des animaux, et sans préjudice pour la nôtre ?

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