Francis Bonheur invite le baobab en cuisine

Il y a des gens, qui, lorsqu’ils racontent leur vie, donnent l’impression d’en avoir vécu dix en une. C’est le cas de Francis Bonheur (NDLR : ce n’est pas son vrai nom de famille, mais ça lui va tellement bien !) : né dans une famille de pâtissiers, il devient charcutier puis représentant commercial dans le domaine de l’emballage alimentaire et finalement, entrepreneur bio entre le Val de Loire et le Cameroun. Un parcours atypique qui l’a naturellement mené à un ingrédient original : la poudre de baobab.

Il découvre cette incroyable poudre grâce à son second mariage, avec une Camerounaise issue d’une grande famille de propriétaires terriens et dont l'oncle, ingénieur agronome, avait su faire fructifier les richesses naturelles des arbres fruitiers plantés sur les terres. Son premier voyage dans le pays lui permet de se régaler de fruits exceptionnels, qui tirent la puissance de leurs arômes de la richesse des sols volcaniques autour du Mont Cameroun. Le fin gourmet qu’il est sent bien qu’il y a là quelque chose d’unique : « les fruits sortaient vraiment de l’ordinaire, s’exclame-t-il les yeux pétillants. La vallée produit des fruits merveilleux, aussi bien des papayes que des ananas et des bananes. » Il n’en faut pas plus pour le convaincre : à la retraite, il va lancer une gamme alimentaire à partir de ces fruits exotiques si goûteux. 

Quand l'heure arrive de changer de nouveau de casquette, par où commencer ? Rien de mieux que de participer au SIAL, le grand salon de l'alimentation à Paris, pour se faire une idée des tendances. Francis Bonheur participe à l'édition 2012 et invente pour l'occasion une recette de tarte à la compotée de papaye et ananas, pour valoriser les propriétés nutritionnelles de ces fruits exotiques naturellement riches en sucre. Seulement, la compotée est un peu trop liquide. Un défi facile à relever pour cet habitué des cuisines, bien qu'il s'interroge sur le meilleur ingrédient pour la stabiliser. Plutôt que d'opter pour de la pectine, Francis Bonheur se tourne vers la poudre de baobab. « Je savais qu'elle avait des propriétés gélifiantes et cela nous permettait de rester exotiques. Cependant, ce n'est pas du tout ce que nous avons mis en valeur dans le marketing autour de cette tarte. Quelle a été ma surprise au fur et à mesure du salon de me retrouver interrogé sur la poudre de baobab ! Je savais qu'elle était riche en vitamines, mais pas beaucoup plus... ». 

De retour au bureau, il se renseigne et découvre « un fruit merveilleux. J'appelle un nutritionniste pour en savoir plus, et il me dit que ce fruit c'est une folie ! ». Semblable à une « cabosse de cacao, mais un peu plus petit », le fruit du baobab est en effet riche en vitamine C (3 fois plus que le kiwi), en antioxydants (10 fois plus que les baies de goji), en calcium (2 fois plus que le lait), en potassium (6 fois plus que la banane), en fibres… Le super-aliment par excellence ! « En Afrique, surtout au Sénégal, les enfants le croquent comme des bonbons et ça les booste, les mamans en mangent pour avoir du lait, on en met dans les biberons des bébés. C'est un fruit d'usage courant sur le continent, et tant mieux vu ses propriétés nutritionnelles ! ».

La poudre de boabab arrive en France depuis peu, car le fruit n'a été autorisé à la consommation par les autorités sanitaires nationales que fin 2009. On parie que l'année 2016 le verra propulsé à l'état de star incontournable des super-aliments. En plus, le baobab n'a pas de goût et est sans sucre. Sous forme de poudre, il peut s'ajouter à toutes les recettes sans altérer les saveurs. Qu'attendez-vous pour l'adopter ?