Les jours rallongent mais l’anxiété est à son comble dans de nombreuses familles où les ados planchent sur leurs partiels et autres concours. Ah, ce fameux stress que l’on rêve d’éradiquer pour des révisions zen, des devoirs sans tensions... et pourtant, il serait inquiétant de ne pas stresser !
Petit rappel d’anatomie : notre cerveau est composé de plusieurs parties, la plus ancienne appelée le cerveau reptilien est celle dans laquelle se loge ce fameux stress. Sans lui, nos ancêtres n’auraient pas résisté bien longtemps aux attaques des bêtes sauvages.
Quel rapport ? Quand le cerveau enregistre un danger ou un stimulus que ce soit par la vue, l’odorat, le toucher, le goût ou la compréhension intellectuelle, il envoie au corps un message accompagné d’une kyrielle de substances destinées à mettre le métabolisme en capacité de réagir de façon adéquate.
Vous touchez une plaque brûlante ? Ce stress, lié à la douleur, vous amène à retirer votre main illico. Un bruit étrange au cœur de la forêt où vous marchez seule générera une poussée d’adrénaline, puis de cortisol, deux substances de "stress et de peur" qui permettent à votre cœur de battre plus vite et à votre musculature de se mettre en ordre de marche pour... courir. Bref, le stress c’est la vie.
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Le stress oui, l’obsession non !
Voir son ado stresser à l’arrivée des examens est rassurant. Oui, oui, cela signifie simplement qu’il a identifié l’importance de l’échéance et de l’enjeu. Il sait qu’il y a derrière ces rites de passage, un changement de cap, de niveau et parfois de vie quand il s’agit d’un sésame permettant d’aller faire ses études loin du nid familial. Et c’est la compréhension de cette situation qui lui permet de mobiliser ses ressources et de les tourner toute entières vers l’objectif qu’il s’est fixé.
Si, en revanche, cette pensée devient obsédante, au point de perdre sommeil et appétit, on est alors face à une situation débordante qui va nécessiter encore plus de soutien et d’apaisement de la part des parents.
Rassurez encore et toujours
À vous d’entrer en scène en accompagnant au mieux votre étudiant sous stress. Trouvez les mots pour le rassurer, sans nier l’importance de l’échéance. Incitez-le à parler de ses émotions, parlez-lui des vôtres si elles ne sont pas débordantes. Aidez-le à faire une analyse juste de la situation en faisant le point sur ses acquis.
Dites-lui par exemple "Comment te sens-tu en ce moment ? Tu dors bien ?" afin de vous intéresser à ce qu’il est avant de vous pencher sur ce qu’il fait. Ensuite, posez-lui la question "Où en es-tu dans tes révisions ? As-tu besoin d’un conseil ou d’un coup de main pour faire un planning ?".
S’il s’avère que votre ado est plus inquiet qu’il ne devrait l’être, rassurez-le de façon justifiée sur ses ressources et les moyens qu’il a su mettre à sa disposition pour avancer sereinement. Rappelez-lui que vous lui faites confiance... à condition de le penser vraiment.
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Projetez-vous ensemble
Vous avez de sérieux doutes sur la qualité de ses révisions au point vous-même de craindre l’échec ? Ne confondez pas l’échec au prochain examen avec celui d’une vie ! Là encore, on peut ne pas avoir FAIT le travail nécessaire et néanmoins ÊTRE une personne pleine d’atouts, d’intelligence et de valeurs. S’il est évident que les chances de réussites sont minces, évoquez avec lui la possibilité d’un loupé à venir. À ce stade, lui asséner "Ne t’inquiète pas ça va aller", est un leurre collectif.
En revanche, lui parler de façon responsable en lui disant "Tu sais, il est possible que tu n’aies pas assez révisé et que tu n’aies pas ton bac / ton exam. OK, et après ? Tu ferais une seconde année, à laquelle tu serais finalement mieux préparée l’année prochaine". Ces mots ne doivent pas surgir comme une menace accompagnée de cris mais au cours d’un échange entre adultes qui osent parler de leurs craintes et de leurs émotions.
Et, même dans une situation où tout semble joué d’avance, rien n’est jamais figé dans le marbre et nul n’est à l’abri d’une bonne surprise. Méfiez-vous à l’inverse de vos propres peurs qui, sous prétexte d’évoquer l’avenir, font parfois proférer des prophéties à des parents qui peuvent se muer en croyances limitantes "Mais tu n’as pas assez bossé, tu vas te planter lamentablement" peut (rarement) avoir l’effet d’un coup de fouet et plus souvent d’une croyance à laquelle par loyauté inconsciente vis-à-vis de son parent, l’enfant va se conformer.
Cocoonez, chouchoutez...
Dans ces périodes si particulières, enfants et parents ont chacun leur mission. Celles des premiers est de réviser, tout en s’offrant des pauses régénérantes, afin de se mobiliser vers un objectif, tandis que celle des seconds est de créer un nid réconfortant dans lequel l’ado va puiser ses forces. Assurez-lui de bons repas partagés en famille dans une ambiance zen, pour préparer une bonne nuit de sommeil, prenez aussi le temps de parler de tout... sauf des examens ! Il adore les gâteaux au chocolat ? C’est le moment de lui concocter sa version préférée. Lorsque l’heure des examens aura sonné, c’est dans les souvenirs de ces moments mêlés à des saveurs réconfortantes que l’ado viendra puiser ses forces. "Si tu stresses devant ta copie, ferme les yeux quelques secondes, pense au gâteau au chocolat, respire... ça va déjà mieux non ?"
Son livre : «Et un jour j’ai décidé de faire la tortue», aux éditions Horay, un roman feelgood psychopédagogique.