Cet article a été publié dans le magazine #35 juillet-août 2021
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Recettes healthy, séances de sport, routines beauté, et même mantras et exercices de sophrologie à pratiquer chez soi, voici ce que Linda Hardy a rassemblé dans Heureuse et en forme, paru ce printemps 2021. Pour en faire un guide complet destiné à accompagner toutes les femmes pour « passer le cap des 40 ans, et le garder », elle s’est entourée de sa « team d’experts » qui l’accompagne depuis de nombreuses années : Véronica Brown pour la sophrologie, Didier Hertzog, coach sportif, Samuel Ganes, professeur de yoga et de méditation, et le Dr Marc Saramito, spécialiste en nutrition sportive.
C’est après avoir suivi un entraînement intensif
(4 à 8 heures par jour) pour l’émission Danse avec les stars en 2019 qu’un déclic s'est produit pour l’actrice : non, on ne décline pas à 45 ou 50 ans ! À cette même période apparaissent pour elle les premiers signes de préménopause, qui ont disparu pendant cette période de forte activité sportive et de coaching alimentaire. Une preuve, s’il en fallait, que « l’âge n’est pas un problème », comme nous le partage Linda Hardy avant cet entretien. Et c’est sur des considérations tant spirituelles que personnelles qu’elle nous emmène à sa rencontre, avec l’authenticité qui la caractérise.
FemininBio : Quel a été l’élan pour écrire ce livre ?
Linda Hardy : Pendant le premier confinement j’ai organisé chaque matin un live bien-être sur Instagram. Réveil musculaire, séance de renforcement, sophrologie, etc. Je me suis aperçu de l’intérêt de nombreuses personnes qui avaient mis de côté la médecine préventive pourtant à la portée de tous.
Depuis plus de vingt ans je me passionne pour les médecines holistiques ayurvédiques et chinoises, et je me suis enfin sentie légitime pour partager mon expérience.
Dans votre livre, il y a une page qui s’intitule « Je suis responsable de ma vie ». Qu’entendez-vous par là ?
Je suis intimement convaincue que nous faisons partie d’un tout. Nous sommes totalement et intrinsèquement connectés au monde, à l’univers, au divin. Dès lors, nous sommes responsables de ce qui nous arrive, y compris des événements douloureux. Nous choisissons en fonction de la façon dont nous abordons la vie. J’ai mené la mienne avec une envie sincère et authentique d’y arriver. C’est ainsi que j’ai pu être mannequin, comédienne, entrepreneure, un parcours qui questionne beaucoup les gens que je rencontre.
Être responsable de sa vie c’est aussi assumer ses actes et paroles, dire notre vérité, être intègre. Ne pas se cacher derrière des excuses permet de se sentir tellement bien, totalement en accord avec soi-même. Cette authenticité qui fait partie de moi me permet d’être plus centrée, en accord avec qui je suis. La bonne nouvelle, c’est que ce chemin vers le bien-être ne nécessite pas de pratique. Dans les situations, même les plus difficiles, être soi-même est toujours la bonne solution.
Comment s’est déroulé ce chemin vers vous-même ?
Du temps, de la réflexion et une remise en question, et ce chemin est loin d’être terminé. C’est toute la magie de la vie ! J’avance jour après jour avec cette passion de découvrir qui je suis et d’où viennent mes manières de fonctionner. Grandir, s’accepter, prendre conscience de ses peurs, si mauvaises conseillères… Si j’ai connu des périodes troublées loin de qui j’étais, j’apprends aujourd’hui à les accepter et à visiter ces moments compliqués. Plus le temps passe et plus je me sens en accord avec moi-même, avec cette envie d’être chaque jour meilleure.
Je me suis aussi aperçu du leurre que représente l’avoir, et si j’aime acheter des choses, j’ai bien conscience que le bonheur se trouve ailleurs. J’ai aussi traversé des moments où j’avais peu de ressources, et ce fut un vrai déclic pour moi qui ait été très chouchoutée par la vie. Je n’étais pas moins heureuse en possédant moins.
Est-ce le sens de la vie que de se rencontrer soi ?
Pour moi tout a un sens. J’essaie de voir ce que chaque expérience, même douloureuse, m’apporte de positif pour avancer sur ce chemin, et j’en vois de plus en plus la justesse et la perfection. Je crois aussi qu’on a d’autres vies pour y arriver, qu’une seule ne suffit pas. En se mettant plus à l’écoute de soi, on découvre peu à peu que certaines choses ne nous appartiennent pas. Alors je me questionne : que dois-je apprendre dans cette vie-là ?
Votre carrière est orientée vers l’image. Est-ce que cela nécessite une certaine estime de soi ?
En ce qui me concerne, il m’a surtout fallu une bonne dose d’ego, qui n’a pas de lien avec l’estime de soi, même si je l’ai transformée aujourd’hui. Je pense que la plupart des artistes expriment à travers leur œuvre une souffrance qui n’est pas réglée.
Le jour où j’ai appris à m’accepter telle que je suis, j’ai compris que malgré l’image forte que je renvois, le plus intéressant chez moi c’est ma vulnérabilité. C’est dans cette recherche d'équilibre que j’ai sûrement été guidée vers ce métier qui m’enseigne qu’être fragile n’est pas être faible. J’ai pu gagner en confiance à partir de cette compréhension. L’exposition médiatique, à laquelle j’étais très sensible en début de carrière, m’a également appris à lâcher prise. Me libérer du regard des autres m’a permis de m’aimer davantage. Je n’ai pas besoin de l’autre pour m’expliquer qui je suis.
Qu’est-ce que la joie pour vous, notre thème de l’été ?
C’est mon fils, il me fait tellement rire ! Quel bonheur que ces moments de joie instantanés, ces petites surprises de la vie. Ces choses inattendues, ces moments furtifs qui prennent une grande place, c’est ce qui me met le plus en joie. J’ai appris grâce à la sophrologie qu’il est intéressant de se reconnecter à cette émotion positive à certains moments. De s’arrêter pour constater que les planètes sont alignées, que les situations sont justes, que tout arrive au bon moment.
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Quels sont vos rituels d’été ?
L’été j’aime me lever très tôt, près de la plage, et aller nager pendant 30 à 45 minutes, à jeun. J’apprécie de plus en plus les endroits emplis des odeurs et des sons d’été. Les oiseaux, les cigales… J’aime prendre le temps d’un bon petit déjeuner, contrairement au reste de l’année où je peux être prise par le tourbillon de la vie. Et je m’octroie la possibilité de faire la sieste. Quel grand moment de déconnexion !
À part quand je suis en tournage, j’aime prendre du temps pour moi pendant la saison chaude, et savourer les moments avec mon fils pour profiter plus de lui que le reste de l’année. Mes petits « trucs » pour préparer l’été : un drainage lymphatique, des cures d’aliments yin pour lutter contre la rétention d’eau, des jus drainants et une cure de bêtacarotène pour préparer ma peau au soleil.
Dans votre livre vous partagez aussi votre expérience de la préménopause. Comment s’est-elle manifestée pour vous ?
J’ai ressenti les premiers signes il y a un peu plus de deux ans. Bien sûr, chacune vit cette période de manière singulière, et pour moi la plus grosse manifestation reste les bouffées de chaleur. Au rythme d’une par heure, de jour comme de nuit, j’ai eu l’impression de ne jamais me reposer.
Parmi les autres « symptômes » connus, je n’ai pas rencontré de souci côté libido, qui a déjà pu varier selon les moments de ma vie. Cependant, l’activité physique, grâce à sa production de dopamine, entretient la libido. Je ne suis pas non plus sujette aux sautes d’humeur, qui peuvent paraît-il venir plus tard, et je ne suis pas de traitement hormonal, qui pourrait ralentir le vieillissement. Je ne suis pas sûre d’avoir envie de rentrer dans ce processus-là.
Avez-vous noté des effets positifs de la préménopause ?
Oui, cela m’a amené un vrai questionnement de fond sur la manière de faire du temps qui passe un allié. Les tissus musculaires, la peau changent, et derrière ces quelques rides supplémentaires se cache une incroyable période propice à faire le point. Si on le vit bien, elle permet d’aller vers une meilleure acceptation de soi et du temps qui passe, plutôt que de le subir.
Pourquoi avoir eu envie de prendre la parole sur ce sujet ?
Je regrette que notre société décrive cette phase comme un déclin. J’ai souhaité être très ouverte sur le sujet car je pense que cela fait partie de mon rôle. C’est drôle que les femmes soient si fortes mais ne s’expriment pas sur des sujets comme celui-ci. Le regard des autres, la peur d’être jugée sont pour moi surpassés par le besoin d’être authentique. J’ai remarqué à quel point la parole s’est libérée autour de moi dès que j’ai commencé à en parler.
J’ai appris dernièrement que la ménopause est célébrée en Chine comme une renaissance, le début d’une deuxième vie. Je trouve cela très vrai. Je me sens aujourd’hui plus apaisée, plus juste, plus sereine. Et si de nombreux tabous, liés à la différence notamment, sont aujourd’hui levés par une jeune génération pleine d’allant, l’ancienne garde a aussi ce devoir de libérer la parole pour l'accompagner. C'est elle qui nous montre la voie, soyons à la hauteur !
Son livre :
Heureuse et en forme, Linda Hardy, paru aux Solar éditions.