Du stress à l’épuisement, il n’y a parfois qu’un pas… Comment éviter de tomber dans la fatigue chronique menant au burn-out ?
1. Reconnaître et admettre les signaux d’alerte
Tout épuisement, qu’il soit professionnel, maternel ou personnel est précédé de signes avant-coureurs dus à une exposition prolongée à un stress chronique, d’ailleurs souvent perçu et même signalé par l’entourage (collègues, famille, amis "tu rentres tard en ce moment", "fais attention, tu as l’air vraiment fatiguée, tu es sur les nerfs", "et si tu ralentissais un peu ?") qui peut jouer le rôle de "lanceur d’alerte".
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Ces premiers symptômes ne sont hélas que rarement perçus par la personne concernée (déni, sentiment de toute puissance "je ne peux pas m’arrêter en ce moment, ce n’est pas du tout le bon timing", "tout va bien, je prendrai des vacances plus tard").
Cette phase où les premiers signaux apparaissent, dite de "burn-in" (ou de surchauffe) se reconnaît par un changement (parfois insidieux) : irritabilité, isolement social, repli sur soi, sensation d’être totalement dépassé(e), cynisme, repos non récupérateur, maux physiques (lumbagos, migraines, etc), détachement professionnel ou au contraire surinvestissement, pleurs récurrents, boule au ventre, etc.
Il est capital, à ce stade, de reconnaître et d’écouter ces signaux pour ne pas chuter et tomber dans ce que l’on nomme aujourd’hui le « burn-out ». Autrement dit, le « trou noir », ce moment où le corps et la tête ne suivent plus.
2. Sortir du silence et se tourner vers les bonnes personnes
Ecouter son entourage, parler avec son conjoint (sans se braquer !) consulter son médecin traitant (ou du travail) un psychologue ou un psychiatre est alors essentiel pour s’éviter le burn-out, autrement dit l’effondrement physique, psychique et émotionnel.
3. S’extraire de la source d’épuisement
Lorsque les signaux n’ont pas été écoutés et que l’épuisement total est là (incapacité de se lever un matin, malaise sur le lieu de travail, perte de ses réflexes ordinaires, troubles cognitifs et physiques trop importants pour continuer), il est essentiel de dire STOP et de s’extraire de la source d’épuisement (du travail, de la famille ou autre).
4. Accepter de s’arrêter
Autrement dit, il faut s’arrêter. Là est bien souvent le plus difficile : admettre que l’on ne peut plus est difficile, voire culpabilisant ("les autres y arrivent bien, pourquoi moi je craque ?"). Certaines personnes y arrivent d’elles-mêmes en demandant un arrêt de travail au médecin mais il n’est pas rare de voir des salariées, entrepreneures ou mamans continuer à s’épuiser et à, par exemple, continuer à aller au travail avec leur arrêt maladie dans le sac à main.
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Or, il est fondamental que le corps et l’esprit se reposent. Qu’ils se mettent en pause le temps nécessaire. Ce temps dépend de chaque individu. S’arrêter du jour au lendemain lorsque l’on a un rythme effréné requiert une acceptation qui prend souvent du temps. Passer de la suractivité au "vide" est souvent une source de stress, mais cela est salutaire !
5. Se poser les bonnes questions
Le repos doit être du vrai repos : pas question de se mettre à faire le grand ménage chez soi si l’on est en arrêt maladie. Ce ne serait qu’un déplacement du surinvestissement ayant mené au burn-out. Cette phase de repos comprend elle-même plusieurs phases : le repos, la récupération, la sensation qu’il était en effet nécessaire d'en passer par là, puis vient le temps des grandes (et nécessaires) questions : que faire maintenant ? Reprendre ? En ai-je envie ? Comment ne pas repartir en 40 dans une suractivité délétère ? Dois-je me faire accompagner ?
6. Trouver ses garde-fous et limites
Pour répondre à ces questions plus que légitimes, il est important d’avoir une règle de vie bien en tête : ne plus mettre ses œufs dans le même panier ! Qu’il s’agisse du travail, de la maison, des enfants, etc). Autrement dit, il faut réinvestir les sphères jusque là délaissées ou abandonnées : la sphère extra-professionnelle si le burn-out était lié au travail par exemple. Remettre de l’équilibre là où il y avait un déséquilibre : reprendre une vie sociale, une activité sportive ou autre, reprendre soin de son corps, prendre du temps pour soi, bien s’alimenter.
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Il est aussi important de ne pas présumer de ses forces durant la période de convalescence et de ne pas s’engager sur le trop long terme : le temps de reconstruction est long. Si vous êtes en forme un lundi, ne tirez pas de plan sur la comète pour le reste de la semaine : vous serez peut-être fatigué(e) le vendredi. Alors, attention : petit pas par petit pas (#kaizen). Se fixer des limites, apprendre à dire non et surtout ANCRER dans le temps cette nouvelle hygiène de vie respectueuse de vos besoins et votre écologie personnelle.
Marina est la fondatrice du cabinet Oser rêver sa carrière et organise des ateliers. Elle est l'auteure du livre Burn-Out, Le (me) comprendre & en sortir.