Le 26 septembre 2019, un incendie se déclarait à l'usine chimique Lubrizol à Rouen. Classée SEVESO seuil haut, elle produit des additifs de lubrifiants de moteurs industriels, de véhicules et pour carburants.
Malgré les propos rassurants des autorités, notamment par le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner qui assurait qu'il n'y avait "pas d’élément qui permette de penser qu’il y a un risque lié aux fumées", les habitants de Rouen s’interrogent sur la toxicité du nuage de fumée noire qui a traversé leur ville.
Les initiatives citoyennes face à la catastrophe
L'équipe du reportage a suivi des citoyens inquiets, décidés à réaliser leurs propres analyses, comme Florence, archéologue, qui a retrouvé des débris argentés dans son jardin. Après une expertise, les réultats ont révélé qu'il s'agissait bien d'amiante. Depuis, la rouennaise fait le tour de son quartier, explore le jardin de ses voisins et les squares publics, son objectif étant de rassembler les preuves que cette pollution à l'amiante est bien plus répandue que ce qui a été annoncé par les pouvoirs publics.
Le contrôle remis en doute
Mercredi 9 octobre, Le Monde annonçait que l'Etat n’a "jamais" su quelles quantités de "matières combustibles" stockait Normandie Logistique, entreprise mitoyenne de l’usine Seveso Lubrizol. "L’exploitant de ces entrepôts n’a jamais indiqué clairement à l’administration les quantités stockées", indiquait une note interne que s’est procurée Le Monde.
Envoyé Spécial a rejoint sur place la chercheuse Annie Thébaud-Mony, qui après l'incendie de Notre-Dame de Paris avait alerté sur la contamination au plomb. Cette spécialiste en santé et environnement mène une véritable contre-enquête sur le terrain pour déterminer les impacts sur la santé des habitants et l'éventuelle responsabilité des industriels. L'usine était-elle bien contrôlée ? Y a-t-il eu des défaillances ? Pourquoi une telle défiance entre les citoyens et le gouvernement ?
> Diffusion le jeudi 10 octobre sur France 2 à 21h05